Le journaliste à RFI, spécialiste des mouvements djihadistes, David Thomson, est revenu, lors d’une interview accordée à « L’Orient-Le Jour », sur la situation sécuritaire en Tunisie et la dernière attaque perpétrée dans la ville de Ben Guerdane, où 36 terroristes ont trouvé la mort.
David Thomson a indiqué que la ville de Ben Guerdane représente une ville clé pour les terroristes, étant donné son emplacement stratégique et « en raison d’une phrase qui a été prononcée par Abou Moussab el-Zarqaoui, qu’on peut considérer comme le père spirituel de l’État islamique (EI). Après 2004, et la fameuse bataille de Falloujah en Irak, il avait dit dans l’un de ses messages audio : « Une ville en Tunisie s’appelle Ben Guerdane. Si elle avait été près de Falloujah, elle aurait libéré l’Irak. » Cela montre qu’à l’époque déjà il y avait beaucoup de Tunisiens dans le premier jihad irakien. », indique-t-il.
Selon lui, la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles, y compris aériennes, au niveau de sa frontière avec la Libye, ne seront pas suffisants pour faire face au fléau du terrorisme. Thomson a indiqué qu’il est assez facile de traverser le mur de sable établit par l’Etat tunisien pour limiter l’infiltration des terroristes. » Ensuite, parce qu’il y a des djihadistes tunisiens pas forcément identifiés […] Il faut également garder en tête qu’il y a encore un grand nombre de djihadistes qui sont sur le sol tunisien, qui se sont rasé la barbe et qui sont passés dans la clandestinité. […] il y a un certain nombre de militants et de djihadistes tunisiens qui sont sur le sol tunisien, qui sont armés et déterminés, et qui peuvent passer à l’action. », a-t-il détaillé.