De quelles pressions parle Ennahdha ?

La 33è session du conseil de la Choura

Quelles couleuvres veut-on nous faire avaler?
Ce qui est certain c’est que, malgré le fait qu’il soit arrivé en tête aux législatives, le parti islamiste ne digère toujours pas sa mauvaise performance lors de ces joutes. Et pour preuve, il n’arrive pas à se défaire des difficultés rencontrées pour former un gouvernement ni à régler les quelques fissures qui s’étaient dévoilées dans ses rangs et les désaccords sur  le statut qui devait revenir au chef du parti, même si le conseil de la choura de ce weekend a tranché : Rached Ghannouchi postulera pour la présidence du parlement. Le nom du chef du gouvernement continue quant à lui à être l’objet de toutes les surenchères.
Et le parti de Ghannouchi ne se prive pas de rajouter une tranche pour se faire bonne presse et se présenter en victime de pressions diverses.
« Le conseil de la Choura a subi de fortes pressions pour proposer des noms proches d’Ennahdha« , dixit Harouni, président de ce conseil pour réaffirmer pour la énième fois que « le parti ne se privera pas de son droit de désigner le chef du gouvernement« .
Aussi, le conseil n’a pas discuté des noms proposés car, selon lui, « Ennahdha tient à ce que les consultations réussissent et qu’il rejette l’idée de refaire les élections sans cacher toutefois les obstacles rencontrés dans les négociations avec Ech Chaâb et le Courant démocratique. Les négociations reprendront après la première session du parlement« . L’on comprend pourquoi. Ghannouchi aspire à devenir président de l’ARP et on se doit de laisser, en cas d’échec, une possibilité pour le chef de reprendre sa place de favori pour s’installer à La Kasbah.
En fait si pression il y a, c’est d’abord celle qui provient d’abord de ses rangs propres. Les différends et les divergences ne manquent pas et rien qu’en considérant les déclarations de Mohamed Ben Salem ou les allusions de Abdellatif El Mekki, l’un à travers les médias, l’autre en utilisant sa page facebook, l’on comprend la faille qui existe aujourd’hui au sein de ce parti malgré les apparences.
Parler de pressions externes, c’est tenter de détourner l’attention de ce qui se passe en son sein et de rejeter la responsabilité de ses difficultés sur les autres tout en continuant à monnayer ses alliances.
Les choses ont changé et un vent nouveau a soufflé sur la scène politique et l’équilibre des forces a changé, relativement de camp.
Sinon comment expliquer les conditions posées par certains partis approchés par Ennahdha pour participer à un gouvernement?
Harouni, dans sa dernière déclaration, considère que « c’est prématuré de parler de département ministériel. Les négociations se faisant par étapes. C’est pour cela qu’Ennahdha a refusé les propositions d’Attayar sur les ministères de souveraineté« .
On n’est pas encore sorti de l’auberge et les vents contraires  vont continuer à ballotter la scène politique alors que le pays s’enfonce de plus en plus dans la crise.

F.B

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