De quoi a peur Ennahdha ?

Depuis les révélations du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Ennahdha semble faire profil bas ou presque se contentant de déclarations de certains de ses dirigeants les plus en vue pour lâcher quelques démentis par-ci et par-là.
Sauf que la machine nahdhaouie oeuvre en coulisse à annihiler toute tentative d’avancer ou d’en savoir plus sur ce dossier. Pour le reste aucune réaction notoire dans le sens d’une quelconque plainte à l’encontre de ce qu’elle considère publiquement comme mensonges et diffamation. Cela se joue, semble-t-il dans les coulisses.
Dernier acte en date, l’opposition des députés d’Ennahdha, lors de la réunion du Bureau de l’ARP, à l’audition des ministres de l’intérieur et de la défense nationale, justement, à propos des révélations du comité de défense de Brahmi et Belaïd en ce qui concerne la cellule militaire secrète au service d’Ennahdha.
Lors de cette réunion, une requête, signée par plus de 80 députés, pour auditionner les ministres de l’Intérieur et de la Défense à propos des nouveaux éléments révélés par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a été examinée. La décision concernant cette audition a été reportée suite à l’insistance du bloc Ennahdha d’y opposer un refus catégorique. L’information a été confirmée par Ghazi Chaouachi du Courant démocratique.
Et là on est en droit de s’interroger sur cette attitude du parti majoritaire à l’ARP. Pourquoi les gens d’Ennahdha se cloîtrent-ils dans ce silence assourdissant face à toutes les suspicions et accusations qui fusent de partout? Pourquoi empêcher les ministres concernés par cette affaire d’être auditionné même si, et c’est quasiment sûr, qu’il ne diront pas grand chose et qu’ils vont mener tout le monde en bateau? Pourquoi ne pas se laver de l’existence de cette organisation secrète et de son chef Mustapha Khedher?
Des questions et bien d’autres encore auxquels seuls les dirigeants d’Ennahdha peuvent répondre. Son silence ne peut que l’enfoncer davantage et laisser libre cours à toutes les supputations et interprétations. Le peuple a le droit de savoir.

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