Le premier débat présidentiel américain entre le président Joe Biden et l’ancien président Donald Trump, tenu jeudi soir, a été marqué par une absence notable de courtoisie, avec les deux rivaux politiques ne s’échangeant même pas la traditionnelle poignée de main. Les échanges ont rapidement pris une tournure acrimonieuse, chaque candidat accusant l’autre de la dégradation de la situation économique et du statut international des États-Unis.
D’entrée de jeu, Donald Trump a critiqué Joe Biden, déclarant que les États-Unis sont devenus « incivilisés » et qu’ils ne sont plus respectés sur la scène mondiale. Il a attribué cette baisse de statut à la présidence de Biden, affirmant que son successeur avait plongé le pays dans une crise économique et politique sans précédent.
En réponse, Joe Biden a souligné les problèmes économiques sous l’administration Trump, rappelant la désorganisation et la chute des emplois pendant la pandémie de COVID-19. Il a insisté sur le fait que la reprise économique actuelle était due aux mesures mises en place par son administration.
Le débat s’est intensifié lorsque Trump a reproché à Biden les taux d’inflation élevés, qu’il a qualifiés de « meurtriers » pour le pays. Biden, pour sa part, a critiqué les réductions d’impôts mises en place par Trump, affirmant qu’elles avaient principalement bénéficié aux milliardaires américains, laissant la classe moyenne et les travailleurs ordinaires à la traîne.
Dans un moment particulièrement controversé, Biden a commis une erreur en affirmant qu’aucun soldat américain n’était mort à l’étranger sous sa présidence, oubliant les 13 décès survenus lors du retrait d’Afghanistan en 2021 et l’attaque de drone en Jordanie le 28 janvier 2024 qui avait fait 3 morts parmi les rangs de l’armée américaine. Cette gaffe n’a pas manqué d’être exploitée par Trump, qui a utilisé l’occasion pour attaquer la crédibilité de Biden en matière de politique étrangère.
Trump a également revendiqué avoir évité une nouvelle Grande Dépression grâce à ses actions pendant la pandémie, arguant que son leadership avait empêché l’effondrement total de l’économie. Il a accusé Biden d’avoir conduit les États-Unis à un statut de « nation du tiers monde », une déclaration que Biden a vivement contestée en soulignant les succès de son administration en matière de création d’emplois et de croissance économique.
Ce débat, bien que houleux, n’a pas apporté de nouvelles révélations, mais a plutôt renforcé les divisions déjà existantes entre les partisans des deux camps. Avec les élections qui approchent, il est clair que les questions économiques et la position des États-Unis sur la scène mondiale resteront des sujets centraux dans la course à la présidence.