L’émotion est encore vive suite au décès tragique de Meriem Dhehibi, jeune femme de 21 qui a perdu la vie dans une chute dans les égouts à Enfidha (Sousse). Une nouvelle tragédie causée, indiscutablement, par les infrastructures qui laissent tellement à désirer.
A qui est-ce la faute ? Chaque partie prenante renvoie la balle vers une autre. On a, à titre d’exemple, le maire d’Enfidha qui a assuré, hier, que ses services ont mis au courant les autorités compétentes au sujet de la fragilité des infrastructures. Ce n’est qu’une fuite en avant parmi tant d’autres. Pourquoi ne pas avoir réagi malgré tout ?
Intervenant dans Politka ce mardi 24 novembre 2020, la maire de Tunis, Souad Abderrahim, a exprimé ses regrets suite à cette tragédie. Seulement, elle s’est inscrite dans l’esprit du même discours de l’administration qui consiste à établir des constats sans résoudre les problématiques. « Cette situation [chute dans les égouts] existe partout, y compris à Tunis. Le couvercle en fer peut être volé, au même titre que les ampoules [de l’éclairage municipal]. Une fois, un individu a enlevé une caméra de surveillance dans l’un des quartiers de Tunis. La cause ? Sans doute, une certaine audace et, aussi, la faiblesse de l’État », a-t-elle déclaré.
Souad Abderrahim, en tant que responsable régionale, vient de reconnaître des faits graves qui se produisent sous son toit et dans d’autres municipalités. Puisque les pouvoirs publics ont conscience de ces dysfonctionnements, pourquoi ne pas y remédier ? Jusqu’à quand va-t-on voir nos enfants perdre la vie, à la fleur de l’âge, en raison des infrastructures mal entretenues ? Le pouvoir central est certainement responsable, mais on se demande, aussi, où est le pouvoir local dans tout cela. C’est le moment où jamais de faire valoir le rôle de la décentralisation et des mairies. Ces dernières doivent, face aux drames répétitifs, incarner le rôle pour lequel elles ont été élues : l’entretien des villes et du bien-être des citoyens. A moins que la notion du pouvoir local ne soit brandie que lors des débats politiques à des fins… politiques.
La jeune Meriem – paix à son âme – n’est pas la première victime des infrastructures en Tunisie. Et, malheureusement, elle ne sera pas la dernière… Mesdames et messieurs les responsables régionaux ou nationaux – pas tous, bien entendu, ne mettons pas tout le monde dans le même sac -, vous pouvez continuer à dormir sur vos deux oreilles…
Fakhri Khlissa