Dans communiqué rendu public, la diplomatie algérienne a annoncé la convocation de l’ambassadeur de Tunisie à Alger Abdelmadjid Ferchichi par le ministre des Affaires étrangères suite aux déclarations de Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales.
L’ambassadeur devait fournir des clarifications à propos de la déclaration du ministre tunisien : « Je préférais situer la Tunisie par rapport à l’Italie, plutôt que la Libye, perçue un peu comme un pays terroriste à l’époque ou l’Algérie, qui était communiste« . Une déclaration qui a suscité la colère des algériens et des tunisiens.
Par ailleurs, Riadh Mouakher a répondu à la polémique par un post Facebook. « J‘ai évoqué cette plaisanterie en parlant du manque de familiarité qu’avaient les Américains vis-à-vis de la position géographique de la Tunisie dans les années 1990 » a-t-il expliqué.
L’ambassadeur a eu du mal à défendre le ministre
Intervenant ce lundi 8 mai 2017 sur la chaîne algérienne Annahar TV, l’ambassadeur de Tunisie à Alger a tenté tant bien que mal de minimiser l’impact des propos du ministre des Affaires Locales et de l’Environnement, face aux questions incessantes de la journaliste algérienne.
Pendant 5 minutes, l’ambassadeur a plus d’une fois souligné la solidité des relations tuniso-algériennes qui, selon lui, ne doivent pas être affectées par des propos pareils. « Les déclarations du ministre ont occupé plus de place qu’elles ne le méritaient sur la scène médiatique. On ne peut permettre à certains d’utiliser ce type de propos pour porter atteinte aux relations entre la Tunisie et l’Algérie, qui sont des relations exceptionnelles sur tous les plans », a déclaré l’ambassadeur.
La journaliste algérienne a insisté sur « l’humiliation » ressentie par le peuple algérien suite aux déclarations de Mouakhar. Abdelmadjid Ferchichi a tenté tant bien que mal de répondre diplomatiquement, remettant sur la table les mêmes arguments de défense : la solidité des relations entre les deux pays. « Il s’agissait d’une plaisanterie. L’important est de ne pas s’arrêter là. Il faut dépasser le sujet afin d’empêcher ceux qui veulent profiter de la situation pour toucher aux relations entre les deux pays. Les médias et les réseaux sociaux en Tunisie se sont mobilisés plus qu’en Algérie pour s’attaquer au ministre », a-t-il martelé.
« Mais préserver les relations entre les deux pays se fait en outrepassant ce genre de déclarations bizarres », a fait remarquer la journaliste. « On l’espère ! », a, ensuite, lâché l’ambassadeur. « Il faut tourner la page définitivement », a-t-il conclu.