Le Comité Directeur de l’Association Action et Développement Solidaire (ADS) a réagi ce dimanche 3 mai 2020 à l’article 10 du décret gouvernemental paru dans le dernier numéro du Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) fixant les catégories de populations non concernées par le déconfinement sélectif.
Dans un communiqué rendu public dans l’après midi de ce dimanche signé par son président-Fondateur, M. Radhi Meddeb, le comité directeur de l’ADS a exprimé sa profonde préoccupation pour l’exclusion inacceptable de la reprise du travail des mères ayant des enfants de moins de quinze ans. Il dénonce l’ostracisme fait aux femmes et relève que cette décision est contraire à l’esprit et à la lettre de la Constitution.
« Les faits sont graves. L’article 10 de l’arrêté va non seulement à l’encontre des principes de la constitution et des acquis de longue date de la Tunisie mais ouvre la porte à l’obscurantisme. Il sonne comme une tentative, à peine déguisée, de retour aux affrontements idéologiques de la période de la Troïka, « à la femme complémentaire de l’homme » et à un rôle purement domestique de celles qui sont l’une des forces vives de la Tunisie. »Peut-on lire dans ledit communiqué.
Le Comité Directeur a précisé avoir pris acte du communiqué rectificatif de la Présidence du Gouvernement annonçant qu’il s’agit d’une erreur et qu’il y serait remédié ultérieurement. Il a exprimé « son étonnement que de telles erreurs puissent se produire à ce niveau de responsabilités et sur un sujet aussi central, sensible et attendu par l’ensemble de la population que la sortie ciblée du confinement ».
Il a, dans ce contexte, exprimé sa déception que le communiqué rectificatif n’ait pas été plus explicite, qu’il n’ait pas levé toutes les équivoques et qu’il n’ait pas donné, sans plus tarder le texte retenu.
Le Comité Directeur de l’Association ADS invite le pouvoir exécutif à se conformer à la Constitution et l’engage à respecter les acquis du genre, cheville ouvrière de notre société et de notre économie.
« Cette malencontreuse « erreur » crée un précédent clivant. Elle sème l’incertitude, la discorde et la méfiance, à un moment, où plus que jamais, la société tunisienne, dans son ensemble, a besoin de cohésion, de confiance et de mobilisation. » a ajouté le même communiqué.
D’après Communiqué