Le ministre sortant des Finances, Ali Kooli, s’est entretenu, ce jeudi 4 février 2021, avec plusieurs représentants de banques commerciales. A l’ordre du jour : les modalités de financement du budget de l’État (entre-autres). A peine entamée, l’année 2021 s’annonce très difficile sur le plan économique et financier.
L’État compte-t-il solliciter les banques commerciales, comme il l’a toujours fait depuis quelques années, en vue de financer le déficit budgétaire ? Qui dit banque, dit « emprunt » et, par conséquent, des intérêts. En janvier 2020, l’État a déjà emprunté 1,417 milliard de dinars auprès de 17 banques locales… en devises ! Cela équivaut à 455 millions d’euros, sachant que ce n’est pas le premier emprunt contracté auprès des banques commerciales.
On ne sait pas encore si le gouvernement compte suivre la même démarche cette fois-ci. C’est très probable compte tenu de son incapacité à boucler son budget. D’ailleurs, il a même sollicité la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour le financement de 3 milliards de dinars du budget. Une décision prise après un long débat avec le gouverneur de l’institution d’émissions, Marouane Al Abassi. « Ne venez pas me demander pourquoi l’inflation a augmenté dans les 6 prochains mois », avait-il mis en garde durant l’automne 2020.
Soulignons, aussi, que le déficit budgétaire de la Tunisie s’est creusé de 7,1 milliards de dinars durant les 11 premiers mois de 2020, soit une hausse spectaculaire de 91% par rapport à la même période en 2019, là où le déficit était de 3,7 milliards de dinars. En se réunissant avec les banques, l’hypothèse d’un nouvel emprunt semble probable. Espérons que l’on n’arriverait pas jusque-là…
F. K