Déficit de confiance et potentiel de croissance

En tout état de cause, le taux de croissance du PIB ne dépassera pas 2% en 2019, ce qui est nettement insuffisant pour satisfaire nos ambitions de développement et faire face à nos besoins de création d’emplois, de loin inférieurs aux prévisions.
En effet, les différents moteurs de croissance sont encore en panne, à savoir investissement, exportations, agriculture, artisanat, immobilier, les pouvoirs publics n’ayant pas su rétablir la confiance parmi les opérateurs économiques et améliorer de façon significative le climat des affaires.
Pourtant, le potentiel de croissance ne manque pas dans plusieurs secteurs d’activité économique vitaux pour le pays, tels que tourisme, agriculture, artisanat…
C’est le marché financier qui reflète aussi le déficit de confiance des opérateurs économiques.
En effet, bien que les entreprises économiques cotées en Bourse se portent bien, enregistrant des chiffres d’affaires en hausse et réalisant des bénéfices croissants, le TUNINDEX a perdu 15% de sa valeur depuis le début de l’année.
Plusieurs goulots d’étranglement asphyxient l’économie tunisienne et constituent des “verrous” qui empêchent la réalisation de performances.
A titre d’exemple, citons quelques-uns. Les difficultés logistiques au niveau du port de Radès sont depuis toujours un obstacle majeur à la promotion des exportations en particulier, un motif de surcoût pour les importations en général et de manque de compétitivité pour l’économie tunisienne.
La crise du Bassin minier de Gafsa qui perdure depuis neuf ans, engendre une perte de 3 milliards de dinars par an pour notre pays, outre l’impact sur la balance des paiements.
Les surproductions agricoles, lait, céréales, fruits, aviculture, viande rouge, ne font pas l’objet de prévisions en matière d’infrastructures adéquates ni d’organisation appropriée pour éviter les pertes et gaspillages.
La crise de mévente qui frappe la promotion immobilière et qui se répercute de façon grave sur le secteur financier au niveau des créances bancaires, n’a pas encore trouvé de solution efficace et s’approfondit encore plus.
Des milliers de PME, innovantes et actives, manquent de financements appropriés pour investir, réaliser des projets de développement, créer des emplois et exporter.
Cela dit, ce n’est pas la volonté des banques qui fait défaut, mais l’Etat a déjà « pompé » les liquidités disponibles des banques sous forme de « bons du Trésor » et de prêts pour financer le budget de la Nation.
Heureusement que le secteur touristique est en passe de redevenir un véritable moteur de croissance avec des retombées multiples sur la balance des paiements, des impacts positifs sur les autres secteurs économiques comme l’agriculture et l’artisanat ainsi que l’emploi.
Il serait beaucoup plus performant si une solution efficace intervenait au niveau de la restructuration de l’endettement de l’hôtellerie.
Cela permettra à un grand nombre d’hôtels fermés (120) de rouvrir leurs portes, accueillir plus de touristes et créer encore plus d’emplois.
Dieu merci, le secteur de la prospection énergétique « bouge ». 6 permis d’exploration d’hydrocarbures viennent d’être, en effet, accordés, trois autres le seraient avant la fin de 2019. Est-ce le retour de la confiance des investisseurs extérieurs ? Les investissements prévus à partir de 2019 sont de l’ordre de 254 M de dollars, alors qu’ils n’étaient que de 72 M de dollars en 2018.
Espérons que le résultat des élections législatives et présidentielle apportera la confiance et la reprise de la croissance économique, grâce à un pouvoir exécutif plus efficace que les précédents. 

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