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L’hiver s’annonce une nouvelle fois très rude au Royaume-Uni. Le pays le plus endeuillé d’Europe occidentale (146 000 décès), n’arrive pas à endiguer les vagues successives du virus qui s’abattent sur lui depuis cet été. Pire : deux doses de vaccin sont désormais considérées comme insuffisantes pour offrir un bon niveau de protection contre le nouveau variant Omicron.
Dimanche soir, le Premier ministre Boris Johnson a donc avancé d’un mois l’objectif d’offrir une piqûre de rappel vaccinal à tous les plus de 18 ans en Angleterre, qui pourront désormais en bénéficier avant le Nouvel An. Pour ce faire, les autorités sanitaires devraient mettre les bouchées doubles en multipliant les centres de vaccination et en sollicitant l’armée. La tâche s’annonce titanesque. Cette campagne de rappel, qui consistera à doubler le nombre de troisièmes doses offertes à environ un million par jour, est d’une ampleur « jamais vue » dans le pays, a souligné le ministre de la Santé, Sajid Javid, sur Sky News. Près de 40% des plus de 12 ans ont actuellement bénéficié de cette « troisième dose ».
L’ennemi numéro un est bien connu : Omicron. Ce dernier « se propage à un taux phénoménal, que l’on n’avait jamais vu auparavant », les infections étant doublées tous les deux à trois jours, a indiqué Sajid Javid. Le nombre total de cas du variant détectés dans le pays a atteint 3 137 dimanche, soit une augmentation de 65% par rapport à samedi. Quelque 1239 cas ont été repérés dans la seule journée de dimanche, contre 633 la veille.
Face à Omicron, le Royaume-Uni avait déjà récemment décrété d’autres mesures, comme le télétravail en vigueur depuis lundi et le port du masque dans presque tous les endroits fermés, à l’exception des pubs et restaurants, particulièrement animés en cette période de Noël. Un passeport sanitaire sera aussi imposé à partir de mercredi dans les grands lieux de rassemblement, comme les discothèques et les stades de football.
*Et Delta dans tout ça ?
Détecté au Royaume-Uni fin novembre, Omicron devrait très bientôt être le variant dominant, estime le gouvernement. Il représente déjà 40% des contaminations à Londres, selon le ministre Sajid Javid qui a souligné que 10 personnes étaient hospitalisées en Angleterre en raison d’Omicron et d’autres en Ecosse. Une personne est décédée en lien avec le virus, ont annoncé les autorités ce lundi. Une première mondiale.
Mais il n’est pas le seul coupable dans la montée en puissance des contaminations. Le variant Delta, mais aussi son sous-lignage AY.4.2 – environ 15% plus transmissible que Delta – représentent toujours la majorité des contaminations. Au tout début du mois de décembre, A.Y.4.2 était d’ailleurs sur le point de supplanter son grand frère, représentant 25% des tests séquencés. Mais ces données sont à prendre avec des pincettes. Le variant Omicron, depuis sa toute première apparition officielle le 27 novembre a en quelques jours complètement rebattu les cartes. Seule certitude : le variant Delta perd progressivement du terrain face à ses deux compétiteurs.
(L’Express)