Des demandeurs d’asile délaissés : BCE appelé à intervenir

«2073 jours, soit 5 ans 8 mois et 2 jours : toujours aucune solution proposée par les autorités pour 34 demandeurs d’asile délaissés après la fermeture du camp de Choucha en 2013.
2073 jours passés à espérer une solution, chercher une issue vers la réouverture de leurs dossiers de demande d’asile par l’UNHCR. Réitérant que plusieurs erreurs y ont été commises, ils ont attendu dans le désert pendant 5 ans sans solution. Depuis 7 mois, ils ont été transférés dans une maison pour jeunes de la capitale tunisienne, à quelques pas de la résidence de l’ambassadeur de France à La Marsa. Ce mardi 23 janvier, des membres du personnel du centre ont fait un sit-in pour manifester leur désespoir par rapport à la situation et la directrice a évoqué un sentiment d’abandon du dossier par les autorités tunisiennes et internationales.
Alors que le président français rencontrera son homologue tunisien la semaine prochaine, cette situation doit être impérativement abordée. Les questions migratoires seront un sujet essentiel de leur rencontre et une lettre conjointe des ministères de l’Intérieur, des Affaires Sociales et des Affaires Etrangères tunisiens a été transmise à la présidence il y a quelques mois, sans aboutir à aucune réponse ou action.
A partir du mois de novembre, les vivres ont été coupés par l’Organisation pour les Migrations (OIM) pour ces 34 personnes, illustrant à quel point leur situation ne préoccupe plus. De deux à parfois trois repas par semaine grâce à des dons, la situation est devenue de plus en plus désespérante. Des personnes de ce groupe ont des problèmes de santé graves. Depuis le mois d’août, plusieurs ont renouvelé des grèves de la faim pour dénoncer l’absence de réponse des autorités et notamment de l’UNHCR, la première autorité responsable de la situation.
Ces 34 personnes sont des réfugiés de l’intervention militaire en Libye de l’OTAN en 2011. Comme des centaines de milliers d’autres réfugiés cette année, ils furent hébergés dans un camp de réfugiés à Choucha dans le Sud de la Tunisie. Parmi les personnes hébergées dans ce camp, la majorité fut rapatriée dans leurs pays d’origine quand cela était possible. Pour les demandeurs d’asile du camp, 3088 personnes avaient été reconnues comme réfugiées et bénéficièrent de programmes de réinstallation avec l’UNHCR dans des pays de l’Union Européenne, le Canada ou les Etats-Unis.
Ces 34 personnes demandent donc à bénéficier d’un programme exceptionnel. Parmi elles, 4 ont eu ce statut de réfugiés mais ne furent pas réinstallés et les autres dénoncent des erreurs commises lors des entretiens avec l’UNHCR. Un rapport du FTDES révélait en 2012 que certaines procédures avaient été expéditives, que plusieurs traducteurs semblaient partiaux ou encore que des erreurs dans les noms de régions et de personnes avaient été commises.
L’UNHCR a considéré une réouverture des dossiers de ces 30 demandeurs d’asile en vue de leur réinstallation dans pays doté d’un système de demande d’asile fonctionnel et une réinstallation des 4 personnes ayant déjà obtenu il y a plusieurs années le statut de réfugié ;
Le gouvernement tunisien et le président à défendre ce dossier auprès des ambassades pouvant proposer un programme de réinstallation exceptionnel, représentant la seule solution après avoir pris la responsabilité de transférer ces personnes du campement de Choucha à la capitale en juin 2017.

D’après Communiqué FTDES 

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