La démission surprise de Chafik Sarsar de la présidence de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), accompagnée de celles de deux autres membres, a suscité, ce mardi 9 mai 2017, plusieurs réactions sur la scène politique.
Al Horra de Machrou3 Tounes : des non-dits !!
Abdelraouf Cherif, président du bloc parlementaire d’Al Horra de Machrou3 Tounes, s’est interrogé sur plusieurs aspects de cette démission. « Quelles sont les véritables raisons et pourquoi maintenant, sachant que l’ISIE a récemment publié le calendrier des élections municipales ? », déclare-t-il à Réalités Online. Le député n’a pas exclu l’éventualité d’un problème de gestion au sein de l’ISIE, ayant poussé Chafik Sarsar vers la sortie. Autre élément à prendre en considération, selon Abderraouf Cherif : l’arrivée de trois nouveaux membres à l’ISIE. « Ces derniers ont-ils bousculé les rapports de force au sein de l’Instance ? Le sujet est encore ambigu et on ne dispose pas d’assez d’informations pour l’aborder », explique-t-il encore.
Ennahdha critique le mauvais timing de la démission
Ennahdha, par la voix de son porte-parole Imed Khemiri, a fait part de sa surprise vis-à-vis de la démission de Chafik Sarsar de la présidence de l’ISIE. « Rien ne permettait de prévoir cette démission », s’est étonné ce mardi le porte-parole. « Ennahdha va suivre de près le dossier. Le parti va veiller à ce que le problème soit résolu pour permettre à l’ISIE de travailler dans les bonnes conditions », ajoute-t-il. Néanmoins, Imed Khemiri déplore l’annonce de la démission alors que le pays s’apprête à entamer les élections municipales.
Nidaa Tounes déplore les conflits internes de l’ISIE
Dans un communiqué rendu public ce mardi, Nidaa Tounes est également revenu sur le sujet. Le parti exprime « ses regrets concernant cette démission surprise ». « La situation du pays est délicate et Nidaa Tounes tient à la stabilité de la Tunisie et à la préservation de la transition démocratique », déclare le parti.
Il lance, par la suite, un appel aux membres de l’ISIE, les incitant à dépasser leurs conflits internes au profit de l’intérêt suprême du pays. « Nous tenons à ce que le calendrier des élections municipales soit maintenu. Nous sommes convaincus de la capacité de nos institutions démocratiques à trouver des solutions à cette situation urgente », conclut Nidaa Tounes dans son communiqué.
L’étonnement du porte-parole de l’ISIE
Côte ISIE, on s’interroge également sur les raisons de la démission de Chafik Sarsar et celles des deux membres de l’Instance. « On ne s’attendait pas à ce qu’une démission soit annoncée suite au conseil de l’Instance tenu lundi 8 mai », déclare sur Mosaïque FM ce mardi Nabil Baffoun, porte-parole de l’ISIE. Cependant, il ajoute : « Monsieur Sarsar a évoqué, lors du conseil, l’intégration de trois nouveaux membres, mais également le rattachement de certains cadres de l’ISIE. Nous aurions pu, au conseil, approfondir ces deux sujets ». Le porte-parole appelle, par ailleurs, Chafik Sarsar à revenir sur sa décision, assurant que l’ISIE n’a subi aucune pression quelconque. « Il n’existe aucun blocage dans le processus de préparation des élections municipales », souligne encore Nabil Baffoun.
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