Il s’appellerait Mohamed Ali Soussi et il serait un homme d’affaires tunisien bienfaisant, du moins selon une page Facebook répondant au nom des « Hommes de la Révolution Tunisienne ». L’homme est présenté comme étant un ressortissant tunisien vivant en Allemagne. Il se serait engagé, selon la page, à fournir des compteurs numériques aux entreprises pétrolières, et ce afin de remplacer les équipements en panne. L’État l’aurait empêché, toujours selon la page, d’accomplir sa bonne action, sous prétexte que les équipements qu’il propose ne seraient pas conformes aux normes internationales.
Un grand classique des victimes d’un État tunisien diabolisé, présenté comme le tueur des bonnes intentions. Après une petite recherche sur Internet, il s’est avéré que l’homme présenté par la page n’était pas du tout tunisien. Il s’agit, en réalité, d’un homme d’affaires algérien, appelé Rafik Khalifa, qui n’est autre qu’un repris de Justice qui a été extradé de la Grande-Bretagne vers l’Algérie. Un article publié dans la quotidien français Le Monde en parlait en décembre 2013.
Le hic, c’est que la page en question est suivie par près de 110 000 fans. Dans la rubrique « à propos« , on voit un lien renvoyant vers un certain site « athawranews ». C’est un « journal électronique révolutionnaire », parlant des révolutions du Printemps Arabe. On peut y trouver des articles avec des prises de position manifestes en ce qui concerne l’affaire du sit-in de Kamour à Tataouine à titre d’exemple. « Les jeunes font face aux balles […] Vous aurez leur sang sur la conscience », peut-on lire dans l’une des publications qui s’adresse au gouvernement.