1,3 milliard de dinars : c’est l’enveloppe totale qui sera consacrée à l’exécution du plan de restructuration de Tunisair. Intervenant dans La Matinale de Shems FM ce mardi 21 mai 2019, le PDG de la compagnie, Elyes Mnakbi, a indiqué que l’Etat est incapable de fournir une telle somme. Il est revenu sur plusieurs aspects du plan en question, notamment le départ de 1200 agents.
L’opération, selon le PDG de Tunisair, sera effectuée sur 3 ans, à raison de 400 départs par an. 170 millions de dinars seront débloqués pour les indemnités, ce qui équivaut, environ, à quelques 141 000 TND par agent. « Tunisair va prendre en charge les prestations sociales jusqu’à 62 ans. Les agents concernés par le départ seront sélectionnés par la compagnie », a-t-il expliqué au micro de Hamza Balloumi.
Une compagnie low-cost pour faire face à l’Open Sky
D’un autre côté, le plan de restructuration comprend une stratégie commerciale préparée en vue de l’entrée en vigueur de l’Open Sky. Selon Elyes Mnakbi, une compagnie low-cost sera lancée pour les zones de Djerba et de Monastir. « Elle sera notre cheval de bataille. Nous déploierons nos Boeing 737 dont les coûts d’exploitation sont bas car ils nous appartiennent. Cette nouvelle compagnie sera peut-être intégrée à Tunisair Express. Nous voulons, à travers elle, faire face à l’Open Sky », a-t-il expliqué.
Elyes Mnakbi a, d’autre part, été interpellé sur la flotte de Tunisair. Le plan de flotte, selon lui, a été modifié à plusieurs reprises. « Nous pensions avoir pris de bonnes décisions dans le passé, mais il s’est avéré qu’elles n’étaient justement pas les bonnes. Au départ, nous avons fait face à une baisse du trafic. Celui-ci a repris à partir de 2016. Si nous disposions de 50 avions aujourd’hui, ils seraient tous actifs [compte tenu de la forte demande] », a-t-il souligné. Plus encore : la compagnie a fait du porte à porte pour attirer les tour-opérateurs étrangers, mais le manque de moyens l’a empêchée d’aller plus loin. « L’Etat est incapable de nous fournir les ressources financières nécessaires », a concédé le PDG de Tunisair, ajoutant que l’Etat doit néanmoins combler les pertes de la compagnie car elle est nationale. Celle-ci s’est inscrite dans la stratégie du pays portant sur l’ouverture sur l’Afrique. De ce fait, souligne-t-il, l’Etat doit lui aussi s’inscrire dans l’optique de Tunisair. « Sur le plan africain, les vols ne couvrent pas tous les coûts, mais notre réussite réside dans la qualité des passagers », a-t-il précisé.
Une nouvelle gouvernance
Par ailleurs, le PDG de Tunisair a qualifié les décisions prises à l’issue du Conseil des Ministres consacré à la compagnie « d’historiques ». Il a évoqué, particulièrement, la décision 22TR. Celle-ci octroie une certaine flexibilité à Tunisair dans sa gouvernance. « La gouvernance devait changer car elle ne permet pas d’aller plus loin. Il faut tenir compte du fait que Tunisair se situe dans un marché très concurrentiel, où les concurrents ne font pas face aux mêmes contraintes administratives. Tunisair, à travers cette décision [22TR], pourra prendre son envol », a-t-il encore déclaré.