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Ce devait être une escale, mais cela s’est transformé en un séjour forcé. Depuis un mois, 27 ressortissants algériens sont bloqués à l’aéroport de Roissy, à Paris. Alors qu’ils étaient en transit pour l’Algérie, ils ont été piégés par la fermeture des frontières de leur pays.
Ressortissants indésirables pour Alger, et invités imprévus pour Paris. Depuis le 27 février, 27 Algériens résidant à Londres sont bloqués dans le terminal 2E de l’aéroport de Roissy, une affaire qui inspire le dessinateur algérien Dilem dans Liberté. Alors qu’ils devaient se rendre en Algérie, “la découverte de cas du variant britannique du Covid-19 a amené les autorités algériennes à leur refuser l’entrée sur le territoire national”, rapporte le site d’information algérien TSA.
Ils dorment à même le sol, ne mangent pas toujours, voguent d’un point à l’autre de l’aéroport dans l’espoir que leur soit finalement ouverte la porte d’embarquement. Des conditions de vie devenues insoutenables pour des personnes déjà fragiles, déplore Liberté :
Parmi les passagers figurent une vieille dame de 78 ans, une autre personne atteinte d’un cancer de la prostate et une autre hospitalisée pendant plusieurs jours pour des problèmes cardiaques.”
*Coupables
Une coïncidence malheureuse est invoquée d’un côté, un déni de responsabilité est dénoncé de l’autre. Pour Alger, la fermeture de ses frontières n’était pas négociable. Interpellées par la France, les autorités algériennes l’assurent : ces 27 ressortissants ne sont qu’un dommage collatéral des mesures sanitaires. La mise sous cloche du pays a été justifiée par la circulation active du virus, une menace pour le système de santé fragile du pays. Mais “l’État algérien a aussi la responsabilité de ne pas laisser ses ressortissants livrés à eux-mêmes à l’étranger”, estime TSA. Dans un communiqué diffusé le 18 mars, l’ambassade d’Algérie affirme avoir proposé à ces personnes de prendre en charge leur retour vers le Royaume-Uni, mais qu’elles ont refusé.
(Courrier International)