Le ministère biélorusse des Affaires Étrangères a confirmé, mardi 28 mars 2023, que son pays va accueillir des armes nucléaires tactiques russes, et ce en réponse aux pressions occidentales “sans précédent”.
Une décision prise sous la contrainte
C’est une annonce faite dans un contexte marqué par les sanctions économiques et politiques imposées à la Biélorussie. La conjoncture est également marquée par le renforcement du potentiel militaire de l’OTAN sur ses frontières. C’est la raison pour laquelle la Biélorussie a été “contrainte de prendre des mesures de riposte” selon son Chef de la Diplomatie.
"Cela fait deux ans et demi que la Biélorussie fait face à des pressions […] sans précédent de la part des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés", indique la diplomatie biélorusse, en dénonçant une "ingérence directe et grossière" dans leurs affaires intérieures. Minsk assure également qu’elle n’aura pas de contrôle sur ses armes, et que leur déploiement “ne contredit, en aucune manière, les articles 1 et 2 du traité de non-prolifération nucléaire”.
Un déploiement prévu pour avril
Le président russe a affirmé que les préparatifs du déploiement des armes nucléaires tactiques devraient commencer dès le mois d’avril. “À partir du 3 avril, nous commencerons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie“, a-t-il déclaré. Samedi 25 mars, lors d’une interview accordée à la télévision russe, Vladimir Poutine a estimé que cette décision ne violait en aucun cas les engagements internationaux de la Russie en matière de non-prolifération des armes nucléaires. “Il n’y a rien d’inhabituel ici. Les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés”, a-t-il ajouté.
L'Ukraine en colère
L’Ukraine, qui fait face à une invasion de son voisin russe depuis maintenant plus d’un an, a appelé dimanche 26 mars à organiser une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. “L’Ukraine attend des actions efficaces pour contrer le chantage nucléaire du Kremlin de la part du Royaume-Uni, de la Chine, des États-Unis et de la France“. L'Ukraine appelle également les membres du G7, ainsi que l'Union Européenne, à faire pression sur la Biélorussie en la menaçant de “conséquences considérables” si elle venait à accepter le déploiement russe.
A. Z (stagiaire)