La journée du samedi 6 février 2021 a été mémorable en Tunisie à bien des égards. Face à la colère grandissante du peuple et à la volonté de rendre hommage au martyr Chokri Belaïd, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que de tenter d’enfermer les manifestants. Nous en parlions, d’ailleurs, dans cet article.
Ce qui a attiré l’attention, et c’était d’une extrême gravité, c’était les agressions subies par de nombreux avocats de la part de la police. Le cas d’Abdennaceur Aouini est sans doute le plus flagrant, le plus symbolique.
L’avocat était entouré de sécuritaires, mais pas que : il était submergé et agressé de toute part. L’un des sécuritaires semble avoir voulu le frapper à coups de matraque, sauf que l’avocat a pu s’interposer… de justesse.
Suite à ces agressions, le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats Tunisiens (ONAT), Maître Brahim Bouderbala, a appelé les autorités à ouvrir une enquête. Au total, trois avocats ont été agressés : Yacine Azzaza, Abdennaceur Aouini et Rahal Jallali. L’incident a eu lieu au niveau de la rue Ibn Khaldoun à Tunis.
C’était, en fait, une agression symbolique compte tenu du caractère tout aussi symbolique de la journée du 6 février 2021 : c’était la commémoration du 8ème anniversaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd qui était lui-même avocat. C’était, aussi, une manifestation pour les libertés et pour la dignité, face à un gouvernement qui a perdu toute sa légitimité et toute sa crédibilité.
F. K
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