Des dizaines d’avocats vont déposer une plainte contre Ennahdha et réclamer le gel de ses fonds

L’avocat Yassine Azaza révèle aujourd’hui jeudi 29 juillet au journal « Al Maghreb » que des dizaines d’avocats sont en voie de recueillir des éléments de preuves pour déposer une plainte pénale contre le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha.
Parmi ces éléments figurent le rapport de la Cour des comptes condamnant le mouvement Ennahdda, le rapport de l’inspection générale du ministère de la Justice en rapport avec le procureur de la République, Bechir Akremi, le dossier du « tasfir » des jeunes tunisiens pour le « Jihad » en Syrie, en plus de ce qui s’est passé le 25 juillet lorsque le leader du mouvement, Rached Ghannouchi a invité ses partisans via une page spéciale sur le réseau facebook et sur la page officielle du mouvement à le rejoindre devant le Parlement pour prendre d’assaut l’assemblée des représentants du peuple.
Me Azaza considère qu’il s’agit là d’un appel clair et explicite au chaos dans le pays, faisant référence aux appels qui incitent à des combats entre citoyens. Fort heureusement, les partisans d’Ennahdha n’ont pas répondu à cet appel, à l’exception de quelques dizaines de partisans appartenant à la coalition Al Karama et à Ennahdha.
Par ailleurs, la plainte pénale, qui doit être déposée dans les prochains jours auprès du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis, comprend la déclaration du dirigeant du mouvement Ennahdha, Ryadh Chiibi le 26 juillet où il dit que le chef du gouvernement limogé Hichem Mechichi s’adressera au peuple, et qu’il est toujours chef du gouvernement.
« Cette déclaration est particulièrement dangereuse d’autant plus qu’il existe des données indiquant l’implication d’un média étranger dans ce stratagème pour diffuser le discours de Mechichi, souligne Me Azaza. Le stratagème mis en place consiste à voir Mechichi inviter clairement les forces de sécurité à désobéir au président de la République, et à protéger les partisans de Rached Ghannouchi devant le siège de l’ARP afin que l’institution sécuritaire entre en conflit avec l’armée ».
Azaza a martelé que « cela représente explicitement une attaque contre la sécurité nationale de la Tunisie et relève des dispositions du code pénal relatives aux crimes contre la sécurité nationale du pays ».
La plainte comprend par ailleurs un certain nombre de dossiers obtenus par des avocats indiquant que le mouvement Ennahdha et des associations qui relèvent de sa sphère ont reçu des fonds de l’étranger.
« Conformément aux dispositions du décret sur les partis de 2011, le groupe d’avocats va informer la présidence du gouvernement de sa plainte pénale contre le mouvement Ennahdha, relève Azaza. Enfin, les avocats en question vont demander le gel du parti Ennahdha et de toutes ses institutions, le soumettant à un audit financier et le renvoyant devant le tribunal ».
H.A.

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