En Turquie, la tension monte à nouveau. Des commerces appartenant à des migrants syriens ont été attaqués et incendiés, des slogans hostiles scandés, le tout dans deux localités de la province de Hatay, située au sud-est du pays, non loin de la frontière syrienne. Les événements se sont déroulés au cours de la nuit à Kirikhan et Antioche, entraînant l’arrestation de huit personnes, selon les médias turcs. Les images des magasins détruits et incendiés ont circulé, suscitant l’indignation.
À Gaziantep, autre ville proche de la frontière syrienne, des manifestants turcs ont défilé en criant des slogans contre les Syriens, ajoutant à la tension ambiante. La veille, des affrontements avaient éclaté dans certaines provinces du nord de la Syrie contrôlées par Ankara. Les habitants locaux ont arraché des drapeaux turcs et attaqué des postes militaires turcs en réaction aux violences survenues en Anatolie centrale contre les propriétés et commerces de migrants syriens.
La nuit du 30 juin au 1er juillet a été particulièrement agitée à Kayseri. Des centaines de personnes ont pris d’assaut des maisons et des magasins tenus par des Syriens après l’arrestation d’un homme syrien accusé d’avoir agressé une fillette de cinq ans, également syrienne. L’incident a déclenché une vague de violence, entraînant l’arrestation de 67 personnes et l’intervention des forces de police. Six personnes, dont cinq policiers, ont été blessées lors de ces échauffourées.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement condamné ces attaques, attribuant la responsabilité des émeutes à la rhétorique anti-syrienne véhiculée par certaines forces d’opposition. En Turquie, plus de trois millions de Syriens ont trouvé refuge depuis le début de la guerre civile en 2011. Cependant, ces dernières années, un sentiment de frustration croissant à leur égard s’est développé au sein de la population turque, alimentant les tensions et les violences.