La classe politique française se déchire autour du conflit israélo-palestinien. Plusieurs élus de gauche ont dénoncé sur les réseaux sociaux la décision prise par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, d’interdire la manifestation pro-palestinienne qui devait se tenir ce samedi dans la capitale à la demande du ministère de l’Intérieur, aux mains de Gérald Darmanin.
*Indignation de la France insoumise
L’opposition qui se fait le plus entendre est sans conteste la France insoumise qui accuse en bloc le gouvernement de surdité devant l’escalade de violences en cours dans la bande de Gaza, touchée par plusieurs missiles israéliens en représailles des roquettes tirées par le Hezbollah en direction notamment de Tel-Aviv.
« La France, seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens et de protestation contre le gouvernement d’extrême droite israélien! », a tweeté jeudi Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis. Le candidat à la présidentielle de 2022 estime qu’une telle décision n’est prise que « dans le seul but de provoquer des incidents et pouvoir stigmatiser cette cause ».
Sa collègue Danielle Simonnet, conseillère de Paris, reproche à l’exécutif de vouloir « ethniciser un conflit qui est politique » en interdisant la manifestation qui devait s’élancer samedi à 15 heures du quartier de Barbès pour ensuite rallier le quartier de Bastille.
« Nous sommes dans une situation où il y a une colonisation, des discriminations mises en place par le gouvernement israélien. Cet État doit respecter le droit international », écrit l’oratrice nationale de la France insoumise.
*Mécontentement d’Olivier Faure et silence d’Anne Hidalgo
Le Parti socialiste (PS) partage aussi sa colère par le biais de son premier secrétaire. Olivier Faure déplore notamment que le ministre de l’Intérieur se base sur les incidents survenus en juillet 2014 lors de précédentes manifestations pro-palestiniennes.
« Un précédent vieux de sept ans ne peut justifier de contrevenir à la liberté de manifester. Il appartient au gouvernement de veiller avec les organisateurs au bon déroulement », réclame le député socialiste.
Le premier secrétaire du PS souhaite également que la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu « pour éviter une escalade meurtrière ». Du côté de la mairie de Paris, ni Anne Hidalgo ni son premier adjoint Emmanuel Grégoire n’ont en revanche encore réagi à cette interdiction.
L’arrestation du président d’une association pro-Palestine condamnée par EELV
Europe-Ecologie – Les Verts (EELV) est quant à lui discret sur cette interdiction. Yannick Jadot, Julien Bayou, Sandra Regol, David Belliard… Les grandes figures du parti écologiste ne se sont pas exprimés pour l’heure sur cette décision de la préfecture de police.
Le parti a en revanche dénoncé, tout comme la France insoumise, l’arrestation jeudi du président de l’Association France Palestine Solidarité, Bertrand Heilbronn, placé en garde à vue après un rassemblement « interdit » se tenant à proximité du ministère des Affaires étrangères à Paris.
(BFMTV)