Désinformation, rumeurs et sensationnalisme : le calvaire numérique après la disparition de la fillette de Kélibia

Your browser does not support the audio element.

Alors que l’émotion était à son comble depuis la disparition d’une fillette de 3 ans, emportée en mer le 28 juin 2025 à Aïn Grenz (Kélibia), une vague de désinformation s’est déchaînée sur les réseaux sociaux, semant la confusion, alimentant les rumeurs les plus folles, et causant une véritable pollution émotionnelle.

En marge des efforts intensifs des unités de la Garde nationale, de la Marine et de la Protection civile pour retrouver l’enfant, des internautes, pages douteuses et même certains médias se sont empressés de relayer de fausses informations. On a ainsi vu circuler des vidéos anciennes d’enfants portés disparus dans d’autres contextes, des photos sorties de leur cadre, ou encore des messages affirmant que la fillette aurait été retrouvée en Italie, ou pire encore, qu’elle aurait été enlevée.

Ces spéculations, aussi gratuites que cruelles, ont prolongé la douleur de la famille et compliqué la compréhension de la situation. Même après l’annonce officielle, dimanche 30 juin, de la découverte du corps sans vie de la fillette au large de Korba, les rumeurs ont continué de proliférer.

Pire encore : certaines pages Facebook, en quête de viralité à tout prix, ont publié une photo d’un père portant un enfant muni d’une bouée, accompagnée d’un texte prétendant qu’il s’agissait des « derniers instants de la fillette avec son papa ». La photo, largement partagée, a même franchi les frontières, relayée par des pages dans des pays voisins.

Mais très vite, la supercherie a été dévoilée : l’homme en question n’a aucun lien avec le drame. Originaire de Ksour Essaf et connu comme chauffeur de taxi, il a formellement dénoncé cette utilisation abusive de son image. Il a déclaré son intention de porter plainte contre les auteurs de ce montage fallacieux. En réalité, la photo avait été prise lors d’un moment privé avec son fils, dont le visage avait été volontairement masqué pour préserver son intimité.

Face à cette dérive, nombreux sont les internautes indignés qui ont dénoncé cette « marchandisation du malheur », qualifiant ces pratiques de « sommet de la honte » et appelant à un sursaut d’éthique numérique.

Ce drame humain, au lieu de susciter respect et solidarité, est devenu un terrain fertile pour le sensationnalisme le plus bas. Il rappelle l’urgence de sensibiliser aux dérives de la désinformation, de renforcer la responsabilité des créateurs de contenus, et surtout de réhumaniser le traitement des tragédies.

Related posts

Cérémonie de remise des diplômes et valorisation de l’innovation pédagogique à l’Institut Supérieur des Études Appliquées en Humanité de Zaghouan

Consultation publique sur le service de recharge des véhicules électriques

L’utilisation de ChatGPT pourrait affecter nos capacités cérébrales, selon une étude du MIT