Alléluia! Désormais on offrira un traitement aux toxicomans et pas des menottes…

Lors d’une conférence organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le département tunisien de la Santé a annoncé que le ministère se penche actuellement sur « l’élaboration d’un projet de loi considérant la toxicomanie telle une maladie chronique qui nécessite un traitement traitable, et non pas comme un délit pénal ». C’est en tout cas ce qu’a déclaré Rim Mansouri Hajri, pharmacienne inspectrice divisionnaire à la Direction générale de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé. A noter que la conférence précitée a été organisée à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue, qui a eu lieu hier, lundi 1er juillet 2024.

La responsable tunisienne a précisé que cette initiative législative du ministère de la Santé a été soumise à la présidence du gouvernement. Elle tend à ce que le consommateur de drogue soit considéré comme un patient nécessitant traitement et suivi pour dépasser son addiction aux drogues. Le même projet de loi prévoit, en revanche, d’alourdir les sanctions contre les dealers qui, eux, assument la responsabilité de l’installation de la toxicomanie en rendant la matière d’addiction disponible.
L’intervenante a, en outre, fait le bilan de la situation relative à l’augmentation remarquable de la consommation de stupéfiants, l’a qualifiant d’alarmante. C’est dans cet ordre d’idée qu’elle a expliqué la le choix du ministère en optant pour la révision du cadre législatif.

Des chiffres inquiétants

Mme Mansouri Hajri a dans ce sens passé en revue les résultats de l’enquête nationale sur la consommation de drogues. Elle a également exposé les comportements à risque en milieu scolaire et qui fait partie de la même enquête élaborée par l’Institut national de la santé. L’intervenante a justement rapporté que ces résultats ont montré une augmentation significative de la consommation de drogues auprès de très jeunes élèves (ayant de 13 à 17 ans). Dans le cadre des préparatifs à la rentrée scolaire 2024-2025, elle a noté que tout en collaborant avec en collaboration avec le ministère de l’Éducation, la Direction de la médecine scolaire et universitaire œuvre à élaborer un plan de prévention à même de lutter contre les comportements addictifs en milieu scolaire. Ce plan s’inscrit dans le cadre de « la stratégie nationale de prévention, de réduction des risques et de prise en charge liés à l’usage des substances psycho-actives interdites qui s’installe sur quatre années (2023-2027) ».

Il est à noter que la conférence a été une occasion pour présenter le rapport mondial sur les drogues préparé par l’ONUDC. Rapport qui montre, hélas, la hausse de la consommation de drogues et une prévalence du dopage. En effet, ce rapport mentionne qu’au cours de la décennie (2012-2022), le nombre de personnes consommant des drogues illicites est établi à 292 millions. La même source précise que, dans le monde, le cannabis figurent en tête de la liste de la consommation touchant 228 millions de personnes sur les 292 millions mentionnés. 60 millions consomment par contre des opioïdes, 30 millions consomment des amphétamines, 23 millions sont des consommateurs de cocaïne et 20 millions de l’ecstasy.

A.C. avec TAP

 

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