La question préoccupante de la dette publique en Tunisie persiste, et les espoirs d’un allégement significatif par le biais de la restructuration de la dette extérieure semblent s’évaporer. C’est ce qui ressort d’un récent rapport émanant du prestigieux Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center, un institut de recherche et de réflexion basé au Moyen-Orient.
Dette publique extérieure : Comment ça marche ?
La dette publique extérieure, c’est quand un gouvernement emprunte de l’argent à d’autres pays, à des banques étrangères ou à des institutions internationales. Les fonds peuvent servir à financer l’infrastructure, à savoir des routes, des écoles ou pour couvrir des trous dans le budget.
Majorité de la dette contractée auprès de créanciers multilatéraux
Alors que l’optimisme était palpable quant à la possibilité de soulager le fardeau financier du pays, les experts en économie nous rappellent que la majeure partie de la dette tunisienne est contractée auprès de créanciers multilatéraux qui demeurent réfractaires à toute renégociation. Une révélation cruciale de ce rapport est que la dette publique extérieure n’est qu’une fraction minime du fardeau total que porte la Tunisie. En réalité, une part substantielle de cette dette est nationale, une vérité parfois mésestimée.
Rôle clé du FMI en temps de crise
Au milieu de cette impasse financière, le rapport met en lumière la nécessité persistante des programmes du Fonds Monétaire International (FMI) pour soutenir l’économie tunisienne. Non seulement cela, mais les experts exhortent à une adaptation judicieuse de ces programmes à la complexité du contexte régional, ancré dans la réalité du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
Le rapport rappelle également le rôle crucial que jouent ces programmes dans des moments de crise financière, servant à mobiliser des liquidités, à évaluer les besoins de restructuration de la dette, tout en imposant des conditions liées aux politiques globales.
FMI : Quand la croissance se fait attendre
Toujours est-il qu’une note d’avertissement résonne: la plupart des programmes du FMI mis en œuvre dans la région MENA ont réussi à stabiliser les situations financières des pays, mais n’ont pas réussi à générer une croissance significative. Pour atteindre les objectifs de croissance tant convoités, il est impératif que ces programmes se projettent au-delà des solutions à court terme, insiste le rapport.
La crise économique en Tunisie a révélé des lacunes structurelles majeures, notamment la rareté des opportunités d’emploi de qualité et la médiocrité des services publics, des problèmes qui ne peuvent être résolus par des mesures d’austérité ou des réductions de dépenses.
Des progrès malgré le manque d’entente avec le FMI
Il convient de noter que malgré le refus des autorités tunisiennes d’accepter les conditions du FMI pour le soutien financier, le pays a accompli certaines améliorations. Le solde budgétaire a progressé, enregistrant un excédent de 58,8 millions de dinars (MD) au cours du premier semestre de l’année 2023, comme l’indique le récent rapport sur les « Résultats provisoires de l’exécution du budget » publié par le ministère des Finances.
Par ailleurs, les chiffres montrent que les dettes extérieures de la Tunisie ont considérablement diminué, passant de 5.607,7 MD à la fin de juin 2022 à 2.710,3 MD au cours du premier semestre 2023, marquant ainsi le premier recul significatif depuis 2011.
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