« Si ces personnes se trouvent encore en Tunisie, qu’elles sachent qu’elles sont indésirables et qu’elles doivent quitter le pays« . C’était le message que le président Kaïs Saïed a adressé, lundi 30 mai, lors de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi, aux membres et personnel de la Commission européenne pour la démocratie par le droit, aussi appelée Commission de Venise installés en Tunisie et désormais considérés comme persona non grata.
Droit dans ses bottes, le Chef de l’Etat a rejeté catégoriquement « toute ingérence dans les affaires internes de la Tunisie« , et ce en allusion à la déclaration de cette commission portant sur le référendum et les élections législatives devant avoir lieu prochainement dans notre pays.
Sauf que, cet organe consultatif du Conseil de l’Europe composé d’experts indépendants en droit constitutionnel qui a considéré que le décret annoncé par Saïed le 22 mai, appelant les électeurs à un référendum sur une nouvelle Constitution en Tunisie, « n’est ni conforme à la Constitution ni au décret présidentiel 117 de 2021« , compte parmi ses membres deux personnalités tunisiennes de droit constitutionnel à savoir Ghazi Jeribi, ancien ministre de la Justice et Neïla Chaâbane, Doyenne de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (Membre suppléant).
S’agirait-il de ces deux personnalités tunisiennes dont notre président parle ? A priori non, puisqu’il a sommé les membres de ladite commission de « rejoindre leurs pays »… Il s’agit plutôt d’une omission involontaire, semble-t-il.