Deux Nidaa Tounes, deux dirigeants et un bloc parlementaire indépendant

La crise de légitimité au sein de Nidaa Tounes a pris un tournant majeur et Hafedh Caïd Essebsi semble être de plus en plus isolé, obstiné à faire cavalier seul. Hier, jeudi 29 décembre 2016, Machrou3 Tounes a publié un communiqué de presse dans lequel il a exprimé, avec d’autres partis, son refus de voir les terroristes tunisiens revenir au pays. Fait surprenant dans le communiqué : le logo de Nidaa Tounes, qui figure avec ceux des autres partis politiques à l’instar de l’UPL et du Parti Socialiste.
La réponse de Hafedh Caïd Essebsi ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué datant du même jour, le directeur exécutif de Nidaa Tounes condamne avec la « plus grande fermeté » l’apparition du nom et du logo de « son parti » dans le document de Machrou3 Tounes. Un communiqué qui a été publié, d’après lui, sans la consultation « des structures légitimes du parti, à savoir lui ».

Ridha Belhaj passe à l’attaque
Ridha Belhaj, ancien dirigeant exclu par Hafedh Caïd Essebi, a apporté sa pierre à l’édifice. Le membre du comité de sauvetage a déclaré au journal Assabah, dans son édition du vendredi 30 décembre 2016, que l’instance exécutive de Nidaa Tounes, dont il fait partie, représente l’unique autorité légitime du parti. Il a ajouté qu’il este, désormais, le représentant légal de Nidaa, affirmant que Hafedh Caïd Essebsi n’a plus aucun rôle à jouer dans les décisions à venir.
L’instance en question est « temporaire », d’après Ridha Belhaj, et elle le restera jusqu’au prochain congrès du parti. Pour appuyer ses propos, le dirigeant de Nidaa a publié, le soir du jeudi 29 décembre, le procès verbal de la réunion du comité constitutif du parti, datant du 10 juillet 2014, dans lequel il a été désigné en tant que représentant légal du parti. Une réunion dans laquelle étaient présents, entre-autres, l’actuel président de la République, Béji Caïd Essebsi, Lazhar Karoui Chebbi, Lazhar Akermi, Selma Elloumi Rekik, Anis Ghedira, Mohsen Marzouk ou encore Slim Chaker.

Vers l’éviction des Essebsi du parti ?
Plus encore : Ridha Belhaj veut, non seulement, prendre ses distances avec Hafedh Caïd Essebsi, mais également, semble-t-il avec Béji Caïd Essebsi lui-même, père fondateur de Nidaa Tounes. Dans la même déclaration au journal Assabah, il a affirmé que l’instance exécutive est indépendante du Chef de l’État. Selon lui, ce dernier a demandé à Sofiene Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, de le renvoyer avec Khemaies Kisila.
Que reste-t-il alors pour Hafedh Caïd Essebsi ? Pas grand-chose, hormis les relations qu’il entretient avec certains ministres, sans compter le siège du parti. Il lui reste encore une cartouche à tirer, celle du bloc parlementaire. La rencontre entre Sofiene Toubel et le président de la République peut être un élément révélateur de ce fait. Mais prudence, puisque Sofiene Toubel a toujours répété que ce bloc est au-dessus des divisions qui secouent le parti.

Related posts

Kia EV3 sacré meilleur crossver électrique aux TOPGEAR.COM ELECTRIC AWARDS 2025

77 ans après la Nakba : la Tunisie réaffirme son soutien indéfectible au peuple palestinien

Tunisie : emploi en hausse, chômage en légère baisse au T1 2025