Les réserves en devises semblent avoir repris des couleurs selon une source officielle au sein de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), qui s’est confiée ce mercredi 31 octobre 2018 à l’agence TAP. Ainsi, les réserves sont passées de 73 à 83 jours d’importation.
La même source a expliqué cette hausse par l’acquisition du dernier prêt de 500 millions d’euros par la Tunisie auprès des investisseurs des marchés financiers internationaux.
Il s’agit, certes, d’une bonne nouvelle pour notre économie dans un contexte marqué par la dégringolade du dinar tunisien, la baisse de la production industrielle et une crise économique générale. Cependant, on est encore en-dessous du seuil critique qui est de 90 jours d’importation.
D’un autre côté, l’augmentation des réserves en devises a été assurée, en très grande partie, par les prêts contractés de l’étranger. Il y a, tout d’abord, les tranches du prêt du Fonds Monétaire International (FMI), divers prêts des pays de l’Union Européenne et le récent emprunt contracté auprès des marchés financiers internationaux. Le hic, dans tout cela, c’est que ni les recettes touristiques, ni les exportations n’ont pu renflouer les réserves en devises de la Tunisie. Plus encore : le remboursement de tous ces prêts contractés risque de peser très lourd sur la balance, une fois la période de grâce écoulée, d’autant plus que l’opération sera effectuée, justement, en devises, risquant de fragiliser la position du dinar sur le marché des changes. Si, d’ici là, aucune initiative sérieuse n’aura été mise en place pour stimuler les exportations et la production, nous risquons, une fois encore, de subir de nouvelles dégringolades dans les réserves de la BCT.