Selon le dernier rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), intitulé « Statistiques sanitaires mondiales 2013 », la Tunisie figure en très mauvaise place en ce qui concerne les chiffres et la prise en charge du diabète de type2 (diabète grave). En effet, 15% des Tunisiens seraient diabétiques (soit 1 700 000), alors que cette maladie ne touche que 4% des gens à l’échelle mondiale.
Le taux de diabète en Tunisie dépasse de loin la moyenne en France 2,7%, en Algérie 8,9 et au Maroc 8%. L’OMS estime que la prise en charge du diabète en Tunisie n’est pas optimale et que 50% des personnes diabétiques ne sont pas diagnostiqués. Toujours selon cette organisation, le diabète figure parmi les cinq premières causes de mortalité, dans notre pays, et serait à l’origine de 8,1% des décès chez les femmes et 5,7 chez les hommes.
Et pourtant, la Tunisie a lancé un programme national de lutte contre le diabète depuis plus de 30 ans, mais il semblerait qu’il n’a pas donné les résultats attendus. En effet, en 1976, on comptait 3,8 % de diabétiques au sein de la population tunisienne, en 1997 : 9,9% et en 2013 : 15% !
Un programme de lutte contre le diabète à revoir
Si on regarde de près ce programme, il n’y a pas beaucoup de choses à lui reprocher du point de vue prise en charge. Face à un malade diabétique, le médecin n’a qu’à suivre à la lettre les recommandations de ce programme : les bilans à faire, à quel rythme, les questions à poser au patient (mode de vie, régime alimentaire très détaillé, antécédents familiaux etc.), les examens cliniques à effectuer (général, cardiaque, pulmonaire, neurologique, dermatologique etc.).
Quelques points noirs sont toutefois à relever: on n’évoque pas les conseils d’hygiène de vie que le docteur doit prodiguer au malade. En outre, le traitement médicamenteux est laissé au libre choix du médecin traitant. Il n’existe pas, non plus de protocole thérapeutique établi, vu et corrigé à temps par les sociétés savantes. Les traitements administrés sont certainement dépassés et mériteraient d’être remplacés par de nouvelles molécules plus efficaces avec moins d’effets secondaires.
Du côté des patients, il est nécessaire de les sensibiliser à la prise en charge de leur maladie, bien que certains centres de soin commencent à recevoir la visite de nutritionnistes.
Résultats de ces lacunes : très peu de malades ont une hygiène de vie saine et au bout de quelques années, débutent les complications, liées directement à ce déséquilibre. En termes de coût, une personne diabétique coûterait 240 dinars par an à l’État. S’il y a des complications, cette somme pourrait s’élever à 24 275 dinars, selon l’Institut national de nutrition.
Une bonne hygiène de vie : la meilleure solution
On distingue deux types de diabète : type1 et type2. Le diabète de type 1 se déclare à un âge très jeune et est lié à un déficit de synthèse de l’insuline. Le diabète de type 2 est celui que l’on « attrape » au fil du temps, à cause d’une mauvaise hygiène de vie (nutrition non équilibrée et manque d’activité sportive)
Les causes du diabète sont l’obésité, la sédentarité, l’hypertension artérielle, le cholestérol, le tabac etc. Avoir un parent proche qui est diabétique augmente les possibilités d’avoir la maladie.
Rappelons que la prévention et le traitement du diabète reposent en grande partie sur des règles hygiéno-diététiques. Le diabète mal géré provoque de graves complications et une mort prématurée.
Samira Rekik