S’exprimant lundi sur le plateau de Radio Med, le dirigeant d’Ennahdha, Samir Dilou a reconnu que le premier round des négociations pour la formation d’un gouvernement a été un échec.
« Tout le monde assume la responsabilité de ce blocage, a-t-il estimé. Depuis le 7 octobre dernier, j’ai donné mon point de vue en proposant de commencer par la fin, c’est-à-dire par le programme au lieu du casting.«
« Se trouve-t-il un gouvernement capable de gouverner avec 109 voix favorables ? », se demande Dilou.
Après la révolution, Ennahdha était restée au pouvoir deux ans et un mois. Qu’est-ce qui garantit que ceux qui ont gouverné seront jugés sur leur rendement ? »
Dilou a par ailleurs indiqué que « les chances du mouvement auquel il appartient sont fortes pour remporter le duel avec Ridha Charfeddine pour la présidence de l’ARP ».
* « Cela ne nous gêne pas qu’on nous sous-estime »
« En Tunisie, nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de rester quatre, cinq ou six mois sans gouvernement, prévient-il. La pression s’exerce non seulement sur Ennahdha, mais sur tous les autres partis aussi. Combien de ministères sont aujourd’hui sans ministre. Il y a aussi l’échéance du 10 décembre, la loi de finances qui doit passer devant le parlement. Bref, il faut privilégier l’intérêt national au lieu de s’en tenir à demander deux ou trois portefeuilles« .
« Cela ne nous gêne pas qu’on nous sous-estime, a souligné Dilou. A Ennahdha, on ne fait pas dans la complaisance. Les élections ont agi tel un tsunami, et face à ce ras de marée, notre mouvement a su résister. Nous sommes un pays en voie de démocratisation. Les erreurs de casting peuvent arriver. Mais ce qui est inadmissible, c’est la « corruption politique« .
Dilou a enfin appelé quiconque possède des preuves que les dirigeants d’Ennahdha ont été impliqués dans des dossiers de corruption à s’adresser immédiatement à la justice.
« S’il le faut, j’irai avec lui devant la justice ! », a-t-il renchéri.
H.A.