Fidèle à la coutume, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a rendu public l’évolution des principaux indicateurs monétaires du pays. Malgré ce contexte difficile, marqué par le ralentissement de l’activité économique à cause du coronavirus (COVID-19), la situation est plutôt stable. En ce mardi 31 mars 2020, les réserves en devises sont restées inchangées par rapport aux valeurs précédemment enregistrées : 115 jours d’importation, soit l’équivalent de 20 milliards de dinars. Durant la même période en 2019, on comptait 86 jours d’importation.
En revanche, une évolution a été constatée au niveau du refinancement des banques commerciales par la BCT et au niveau du marché des changes. Le volume global de refinancement a atteint, le 31 mars 2020, 10,683 milliards de dinars, contre 9,884 milliards de dinars le 25 mars 2020. Peut-on expliquer cette augmentation par l’injection de liquidité qui s’inscrit dans le cadre du plan de sauvetage de 2,5 milliards de dinars annoncé par les autorités pour faire face aux conséquences économiques du coronavirus ? Possible, d’autant plus que certaines observateurs ont estimé que la BCT aurait eu recours à la planche à billets. Une décision qui aurait coïncidé avec la mise en circulation du nouveau billet de 10 TND. Sans doute, l’institution d’émission devrait s’expliquer sur le sujet.
Revenons à nos moutons. En ce qui concerne le marché des changes, le dinar tunisien a enregistré une baisse face à l’euro : 3,18 dinars pour 1 euro le 30 mars 2020 contre 3,14 dinars pour 1 euro le 24 mars 2020. Face au dollar, la situation est plutôt stable : 2,87 dinars pour 1 dollar.
Nous restons, par ailleurs, dans l’attente des chiffres de l’INS (Institut National des Statistiques) sur l’inflation. Si une hausse est constatée en mars 2020, elle serait probablement liée la crise du coronavirus qui a mis à l’arrêt plusieurs secteurs d’activités, mais pas que : elle serait liée une possible planche à billets étant donné que la masse monétaire est susceptible, dans ce cas, d’augmenter avec une éventuelle injection de liquidité sur le marché. Sans contrepartie productive, l’inflation devient inévitable dans ce cas. La prudence est de mise concernant ce dernier point.
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