Le dernier discours du chef du gouvernement Youssef Chahed, dans lequel il a présenté les grandes lignes du programme du gouvernement d’union nationale et des réformes économiques en premier lieu à engager, a provoqué des réactions mitigées et un certain mécontentement du côté de l’UTICA et de l’UGTT.
Les deux organisations, s’exprimant sur deux tons différents, ont exprimé leur désaccord avec les points soulevés par Chahed, concernant le report de l’augmentation salariale, pour la centrale syndicale et l de la contribution fiscale exceptionnelle des entreprises, pour la centrale patronale.
S’agissant du report de l’augmentation salariale jusqu’en 2019, Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’UGTT, a souligné qu’avec une telle mesure Chahed devrait s’attendre à l’anarchie, ajoutant que tout le travail fait par l’UGTT pour convaincre les salariés de patienter provisoirement, s’effondrait d’un coup . Il a appelé le chef du gouvernement à récupérer les grandes sommes d’argent évaporées, que ce soit des impayés fiscaux ou des crédits non remboursés et de lutter sérieusement contre la contrebande, au lieu de prendre des mesures strictes qui affecteront les salariés. Reporter l’augmentation salariale n’est pas la solution, donc pas possible, pendant deux années entières.
L’UTICA a, pour sa part, exprimé son mécontentement vis-à-vis des décisions portant sur la fiscalité imposée sur les entreprises, considérant que ces décisions pèseraient lourd sur ces dernières mais que l’organisation patronale est prête à étudier cette proposition, en attendant plus de détails. L’UTICA a pourtant admis que surmonter la crise économique n’est possible que grâce au partage des sacrifices et de la responsabilité entre toutes les parties. L’organisation a proposé, dans le même contexte, que cette contribution fiscale exceptionnelle doit être exploitée pour le développement régional et le renforcement de l’investissement ainsi que la création de postes d’emploi.
D’un autre côté, l’UTICA revendique l’élargissement de la base des pcontribuables, et de se tourner vers le commerce parallèle et les contrebandiers au lieu de faire assumer toute la charge au secteur organisé, appelant également à renforcer la bonne gouvernance pour pouvoir combler les failles budgétaires .