Disparition d’Al Anwar : La presse tunisienne en deuil, selon Taïeb Zahar

La décision de la direction de Dar Al Anwar de suspendre définitivement l’édition de son hebdomadaire portant le même nom est tombée comme un couperet sur le tête, non seulement des professionnels du secteur mais également de ses lecteurs fidèles ainsi que les passionnés de la presse écrite. Cet incident grave a suscité une grand indignation au sein des instances et organisations professionnelles qui accuse les gouvernements successifs de démissionner de leur responsabilité sociale en laissant les médias à leur tristes sort.
Dans une déclaration à Shems Fm, le directeur de la Fédération tunisienne des directeurs des journaux, Taïeb Zahar a considéré qu’il s’agit d’un jour de deuil pour la presse nationale. Zahar a indiqué que les professionnels ont  prévenu à maintes reprises les autorités de la gravité de la situation de la presse écrite et la presse électronique, frappées de plein fouet depuis dix ans  par une crise financière très grave. 
Le président de la FTDJ, n’a pas caché sa crainte de voir ce scénario se reproduire avec d’autres grands journaux comme La Presse ou Assabah par exemple, vu les difficultés incommensurables auxquelles ils font face . 
Par ailleurs, Zahar a déploré  la nonchalance des gouvernements qui se sont succédé ces dernières années face aux revendications “raisonnables” des professionnels en vue de sauver le secteur. “Nous avons réclamé la rationalisation de la publicité publique à travers la création d’une agence de la publicité publique et l’augmentation du nombre des abonnements publics, sachant que nous ne recevons de notre quota, estimé à 3 millions de dinars, que 5% seulement”, souligne Zahar, qui a exhorté la Cheffe du gouvernement à remettre ce montant aux journaux pour permettre à ce secteur de sortir la tête de l’eau. 
Le président de la FTDJ a indiqué qu’en dépit de la rencontre qu’il a eu avec la Cheffe du gouvernement Najla Bouden, depuis le 25 décembre 202, rien n’a été décidé jusque-là. Zahar a signalé que “Même les aides qui ont  été allouées par le gouvernement Elyes Fakhfkh au profit des journaux pour les  accompagner face aux répercussions de la crise de la Covid-19 n’ont pas été encore octroyées à cause des conditions très sévères voire inacceptables.
Le Président de la FTDJ a clos son intervention par un cri de détresse : “la liberté de la presse est menacée, la diversité médiatique est sur le fil du rasoir. Seul un dialogue entre le gouvernement et les professionnels peut sauver ce secteur sinistré”. 
Il est utile de rappeler que la FTDJ et le Syndicat national des journalistes tunisiens ont publié, ce vendredi 16 septembre, deux communiqués à propos de la disparition du journal Al Anwar. Les deux organisations ont mis le gouvernement devant sa responsabilité historique d'œuvrer pour arrêter l'hémorragie.
 

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