La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a-t-elle réellement mis en marche la planche à billets pour combler le manque de liquidité des caisses de l’État ? C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé l’économiste Ezzeddine Saïdane dans son passage sur les ondes de Mosaïque FM dans la soirée de ce jeudi 7 octobre 2021.
L’objectif, selon lui, consisterait à assurer les dépenses courantes à et rembourser certaines dettes urgentes. « La Tunisie a atteint un tel degrés d’endettement qu’elle risque de ne plus pouvoir rembourser. L’économie a implosé, ce qui a favorisé le chômage et l’inflation qui est restée très élevée », a-t-il expliqué.
Selon Ezzeddine Saïdane, les pourparlers avec le Fonds Monétaires International (FMI) ont commencé en mai 2021 et non en juillet dernier. « Le FMI exige la stabilisation de l’environnement politique, ce qui devrait permettre d’appliquer les réformes. Je ne pense pas que la Tunisie parviendra à conclure un accord avec le FMI en raison du manque de clarté dans la situation actuelle », a encore souligné Ezzeddine Saïdane.
D’autre part, l’économiste estime que l’État aura besoin de 15 milliards de dinars pour assurer ses dépenses courantes. Or, pour l’heure, seuls 7 milliards de dinars sont disponibles. « Tous les indicateurs économiques risquent de se détériorer à cause de la conjoncture actuelle et de la dépréciation du dinar, et c’est sans compter les dangers de l’inflation. Ces derniers risquent de conduire à la disparition de la classe moyenne », a-t-il mis en garde.