Après neuf ans de travail , Acharaa Al Magharibi, hebdomadaire tunisien cofondé par Kaouther Zantour, cesse ses activités ce 29 octobre 2024.
Dans une lettre d’adieu publiée dans les dernières pages de l’hebdomadaire, Zantour revient sur les défis majeurs rencontrés par le journal. Elle a expliqué que Acharaa Al Magharibi s’est distingué par sa ligne éditoriale libre et indépendante, mais cette orientation critique a freiné le soutien des grands annonceurs. « Les entreprises craignaient d’associer leurs intérêts à un journal perçu comme « opposant » », explique Zantour. Elle décrit des années de lutte pour financer les salaires de l’équipe, une tâche devenue impossible avec la diminution drastique des ressources, en particulier depuis la crise du Covid-19.
Elle a ajouté que bien que l’équipe ait maintenu un haut niveau de professionnalisme malgré des salaires irréguliers, le poids des dettes et l’absence d’annonces publicitaires ont mené à une situation insoutenable. La fondatrice reconnaît le soutien financier sans ingérence éditoriale de son associé Moncef Sallemi, mais ce soutien a pris fin en 2023.
Kaouther Zantour a dressé un bilan sombre de la presse écrite tunisienne : « La situation est aujourd’hui l’une des plus précaires dans l’histoire de la presse tunisienne. » En l’absence de réformes et d’un mécanisme de distribution équitable des publicités publiques, les médias écrits se retrouvent fragilisés. Elle a considéré que la fermeture d’Acharaa Al Magharibi vient rappeler l’urgence de mesures pour préserver le journalisme indépendant en Tunisie.