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L’affaire de la dissolution du bureau de la fédération tunisienne des sports électroniques par le ministère de la Jeunesse et des Sports (ça n’a jamais été, au moins par le passé le ministère… du football, entendons-nous bien !) continue d’alimenter la polémique sur le rôle dans cette affaire du bon vouloir et du désir du « fils du ministre » (qui est lui-même gamer) et de ses copains qui ne veulent pas de cette fédération, et sur le conflit d’intérêts dans le cas d’espèce.
Comme l’a judicieusement souligné le chroniqueur de radio Shems FM, Mohamed Boughalleb ce matin, mercredi 22 avril suite à l’intervention du Directeur général du sport, Makram Chouchène, la célérité de l’intervention du ministère pour se pencher sur les affaires de cette fédération, et la décision prise précipitamment par le département de tutelle ont de quoi intriguer.
« Il y a plusieurs fédérations qui ont fait l’objet de missions d’inspection et de contrôle, et dont les rapports ont établi de graves dépassements, mais au sujet desquelles on n’a toujours pris aucune décision, s’interroge le chroniqueur de Shems FM. Pourquoi alors avoir décidé la dissolution dans ce cas précis avant de recevoir le rapport de la mission d’inspection ? Alors pourquoi avoir laissé que le président de la fédération de football amasse près de 400 personnes dans une salle d’hôtel au coeur de la menace du coronavirus COVID-19 pour une Assemblée générale pour se faire réélire à son poste, et que le ministère ne lui demande pas de s’expliquer sur la menace qu’il a fait encourir à toutes ces personnes, on ne peut plus s’étonner que le premier souci du ministère soit de dissoudre le bureau de la FTSE. Depuis la nomination du ministre actuel du Sport, il y a fixation sur cette fédération qu’il veut déchiqueter. Cela relève de l’hypocrisie et de la langue de bois que de vouloir parler et de nous faire convaincre d’une politique de réforme générale au sein du sport national, à commencer par la fédération des sports électroniques, de nouveau départ et d’objectifs jusque-là non atteints et de tout le tralala habituel ».
D’ailleurs, dans le genre discours rabâché, ressassé et remâché, il n’y a pas mieux.
« Il ne faut pas insulter l’avenir…La dissolution du Bureau, ce n’est pas une sanction, mais plutôt une nécessaire révision .. Un jour ou l’autre, les membres du bureau dissous pourront revenir….: »:
Le discours est assurément biaisé.
« La nécessité pour la fédération des sports électroniques d’entrer en « relation verticale », selon les termes du ministère exprimés mercredi matin par le directeur général du sport, Makram Chouchène veut dire ce qu’il veut dire. C’est mettre les sports électroniques sous la coupe de la fédération de football, ce qui n’arrive encore une fois qu’en Tunisie ! C’est aussi dégoûter les jeunes qui pratiquent ce sport au prétexte de querelles et d’alliances politiques. Sans oublier le conflit d’intérêts suffisamment établi par les déclarations publiques du « fils du ministre » Ahmed Gaâloul qui a pris fait et cause en faveur de l’organisation par la fédération de football de manifestations de sports électroniques. Et pourquoi pas au passage la FTF n’organiserait-elle pas le championnat de handball, de basket, de natation, de tennis…. ?
Bref, le vers est dans le fruit. En pleine crise sanitaire à l’enjeu vital pour la vie du citoyen tunisien, on se hâte de régler son compte à une fédération sans attendre ne serait-ce que le rapport de la mission de contrôle envoyée enquêter au sein de la FTSE harcelée.
De toute façon, on voit bien à quoi peuvent ressembler aujourd’hui les priorités du sport tunisien….
H.A.