Distribution de voiles à des mineures: L’Observatoire national pour la ‎défense du caractère civil de l’Etat dénonce

La publication sur les réseaux sociaux des images d’une fête organisée à l’intention de cinq jeunes filles à l’occasion de leur port du voile, et ce en présence des parents, des amis et des enseignants a suscité l’émoi de la toile.
L’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat monte au créneau en dénonçant vivement « la continuation de l’oeuvre destructrice et obscurantiste d’écoles et associations qui propagent la culture de l’extrêmisme religieux et de l’inculture devant le silence coupable du gouvernement et des autorités, sans le moindre contrôle ou sanction ».
Cette réaction survient suite à la distribution par une association coranique de Monastir de voiles à des filles mineures « en tant qu’habits de la « pureté ».
Dans son communiqué, l’Observatoire pour la défense du caractère civil de l’Etat souligne que ces associations « organisent actuellement des fêtes de fin d’année scolaire dans une terrible ambiance médiévale où des voiles sont distribués aux filles mineures ».
Il a estimé que « cette façon de traiter avec les filles tunisiennes comporte une pression sur leur volonté en raison de leur jeune âge, même si elle est enveloppée d’apparences festives, et perpétue la division des femmes tunisiennes entre femmes chastes et femmes dévergondées ».
« Ce genre d’initiatives promeut l’idée de l’infériorité de la femme perçue uniquement en tant que sexe, ce qui contredit le principe de citoyenneté, fondement de l’Etat civil, et contredit la constitution qui met l’accent sur le principe d’égalité entre les femmes et les hommes et qui consacre en même temps le refus de toute renonciation aux acquis des femmes tunisiennes », écrit l’Observatoire. Lequel exprime par ailleurs son « étonnement devant le silence coupable des ministères de l’Education nationale, de la Femme et de l’Enfance face à cette culture rétrograde et moyenâgeuse d’enfermement dans l’éducation de nos enfants », et considère que « cette manière rompt sans aucun doute avec ce que de nombreuses générations ont réalisé pour l’éducation en tant que raison et pensée éclairée, à une époque où se répand le terrorisme sur notre territoire, et où les terroristes sont aidés à échapper au châtiment ».
H.A.

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