Djerba: D’autres vacances rêvées

 

 

Par Alix Martin

 

 

Il y a déjà longtemps que nous préconisons la mise en œuvre de « tourismes alternatifs » qui permettraient, en étant hébergé dans des « gîtes » ou des « maisons d’hôtes », d’une part de se libérer des offres des « Tour-opérateurs », d’autre part de rétribuer directement des Tunisiens.

La multiplication des hébergements « alternatifs » à Djerba, nous permet de suggérer à nos lecteurs, des vacances « autrement ».

À vos ordinateurs

Sans faire de publicité pour personne, nous recommandons de consulter les « réseaux sociaux », les pages Internet, etc. … pour se renseigner et lier connaissance avec les gestionnaires des nombreux « hébergements alternatifs » de Djerba. En bord de mer, en ville, dans un « menzel », luxueux ou simplement très confortables, ils sont à même, à notre avis, de satisfaire tous les goûts et toutes les bourses.

Essayez, ne serait-ce qu’une fois, d’être le « centre de toutes les attentions », là où les garçons, les femmes de chambres et les cuisiniers n’ont pas à s’occuper de nombreux chalands. Vous êtes pratiquement le seul client et vous décidez de tout : de l’heure et du contenu du petit déjeuner, du menu du déjeuner et du dîner, de l’horaire de la journée et de vos activités !

Tous vos souhaits seront exaucés! Une séance de natation en piscine, en après-midi ou après le dîner ? Bien sûr, pourquoi pas ?

Une tranche de veau ou une côte de bœuf, épaisse ou non, « bleue », à point, bien cuite ou, nous l’avons entendu commander : « crue mais chaude » ! Un poisson, grillé, frit ou au four, gris ou « rose à l’arête ». Une salade sans ail ou sans oignon, vinaigrée ou « citronnée », il vous suffit de le désirer. Beaucoup de sites proposent aussi bien des mets typiquement tunisiens que de la cuisine « internationale ».

Allez-y : il suffit de « cliquer » pour organiser ses vacances, un week-end ou plus, sans avoir d’autres soucis que de se laisser « dorloter », « choyer », « cajoler », « câliner », tous les termes conviennent.

Amabilité, empressement, obligeance, attention, « ils » sont « aux petits soins ».

Avez-vous déjà essayé d’être le seul décideur des programmes de télé ou non, du type de musique à écouter, doucement ou fort, ou du silence reposant qui facilite les conversations intelligentes et amicales ?

Voilà une partie de ce que vous pouvez trouver dans un « hébergement alternatif » que vous aurez choisi.

Découvrir

Comment découvrir Djerba qu’on fréquente et qu’on connaît depuis des années ?

Tout simplement, parce que vous n’avez rien d’autre à faire. Vous n’êtes plus soumis aux exigences des « casernes » à milliers de touristes, aux « buffets obligatoires » où on doit faire la queue, comme dans les restaurants universitaires subventionnés par l’État, pour nous offrir des repas peu onéreux.

Avant de quitter votre « gîte », vous avez choisi votre menu et l’heure du repas. Il ne vous reste plus qu’à donner libre cours à votre fantaisie.

En cette saison, on n’est guère tenté par un bain de mer, mais un « bain de soleil » sur une belle plage, face à une mer d’azur, un jour de grand soleil tempéré par une brise légère, n’est pas désagréable.

Cependant, ne « boudez » pas : en décembre, à Djerba, la mer est à 13 ≈ 14°. C’est la température de l’eau de la Manche, en plein été, à Deauville qui est une station balnéaire très « courue » !

Une longue promenade, lente, au centre de l’île dans la zone la plus cultivée où les menzels règnent est tentante. Immenses palmiers, chargés de dattes en hiver, vieux puits où les cordes et les poulies du « delou » grincent dans le silence et où les pas feutrés du dromadaire sont rythmés par les ordres brefs du jardinier.

On peut décider de faire le tour complet de l’île, d’aller saluer Borj Kastil, El Kantara, les potiers de Guellala, les pêcheries de la mer de Bou Ghrara bordées par sa zone humide protégée et envahie par les migrateurs. On peut continuer jusqu’à Adjim et plus loin, le long d’une côte rectiligne jusqu’au mausolée de Sidi Jemmour et Borj Jillij. On peut encore longer la côte, compatir aux efforts des femmes lavant les lourds écheveaux de laine, le long du littoral. On passera certainement par les Souks de Houmet Souk, puis au pied de la forteresse le Borj Mustapha Ghazi.

On pourra déplorer que la presqu’île sablonneuse qui mène au Ras R’mel, perd ses derniers palmiers et ses dunes face à l’avancée des « dégradations » de la modernité.

On peut décider de pratiquer un « tourisme historique » mais il vous faudra choisir la période d’histoire parce que les premiers habitants : des Berbères, éleveurs et céréaliculteurs, disposant certainement d’une langue écrite, ont laissé des vestiges qui se mêlent intimement à ceux qui sont très influencés par la civilisation punique.

« Meninx » n’est-il pas un mot carthaginois, les noms des ports de Tipaza et Ghizen ne sont-ils pas berbères ?

Les hypogées de Ghabet Ghadaïa de Meninx et celles de Ghizen, hélas vandalisées, ainsi que les vestiges du mausolée de Borgou sont berbéro-puniques. Les très beaux « restes » de Meninx, peu valorisés, hélas, illustrent la civilisation romaine.

A quelle époque appartiennent les catacombes de El Fahmine ? Les tombeaux seraient-ils chrétiens ?

Qu’est-ce qui vous intéressera aujourd’hui ? La mer, ses pêcheries de palmes, ses barques typiques, la pêche des éponges au trident, la capture des poulpes dans des « gargoulettes » ou simplement la marée : la seule de la Méditerranée, et les courants du Djorf ?

Vous souhaitez faire connaissance des petites mosquées fortifiées qui étaient la première ligne de défense au bord de la mer ? Les murs immaculés, renforcés de contreforts obliques de Sidi Jemmour et de Sidi Yati, la belle mosquée de Sidi Fadhloun, mystérieuse, Jemaa Harat Ouirsighen, basilique chrétienne devenue mosquée, le mausolée de Lella Thala, la mosquée rupestre : le Jama louta, vous tenteront.

L’artisanat sera sûrement un centre d’intérêt majeur. Les bijoux sont renommés. Ils parent les mariées de Jerba vêtues de « robes » longues et chatoyantes, les tissages, au sein d’atelier originaux, toujours plus haut en façade pour loger les métiers à tisser, les magnifiques vêtements traditionnels des femmes. Les couvertures de Jerba ont beaucoup de succès. La poterie est une des plus anciennes productions artisanales de l’île.

Il vous resterait à vous intéresser et à vous faire servir des mets jerbiens. Avez-vous goûté les huiles de Jerba ? Les avez-vous appréciés dans une salade « mechouia » relevée à « l’harissa diari » qui n’est pas « piquante », lors de la friture d’une « brick » farcie aux chevrettes ou en dégustant une « ojja » où on mélange merguez et crevettes ?

Les pains de Djerba sont délicieux mais … arrêtons-nous : nous n’avons pas écrit une ligne au sujet de la Ghriba et de la communauté juive qui daterait de la conquête d’Israel par Nabuchodonosor.

N’oubliez pas d’aller admirer, au moins une fois, le coucher du soleil à travers les palmiers de la presqu’île de Terbella au dessus de la mer de Bou Ghrara.

Allez, errer à Djerba, les « lotos » agiront encore et vous perdrez la mémoire mais « l’air y est si doux, qu’on ne peut y mourir » !

A.M

 

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