À une semaine de la fin de son mandat, le président américain Donald Trump a été mis en accusation, mercredi 13 janvier, pour « incitation à l’insurrection ». Des soutiens le lâchent.
Sans surprise, la Chambre des représentants a voté mercredi 13 janvier l’impeachment (mise en accusation) de Donald Trump pour incitation à l’émeute , une semaine après l’irruption violente de ses partisans dans le bâtiment du Capitole à Washington, où siègent les deux chambres du parlement des États-Unis. 222 ont voté pour la résolution, 197 contre, tous républicains même si le chef du groupe parlementaire de droite, Kevin McCarthy, a reconnu que Trump n’était « pas exempt de responsabilités ».
*Deuxième impeachment
C’est une première, aucun autre hôte de la Maison-Blanche avant lui n’ayant subi deux impeachments. Mis en accusation une première fois en décembre 2019 dans le scandale ukrainien, Trump avait été acquitté à l’issue de son procès devant le Sénat majoritairement républicain. Il devrait de nouveau échapper à la destitution.
Son nouveau procès au Sénat n’aura lieu qu’après la fin de son mandat, le 20 janvier. Il pourrait déboucher sur une « censure » lui interdisant de briguer tout nouveau mandat.
Le spectacle est rude pour Trump. En 2019, les républicains avaient fait bloc autour de lui. Mercredi, dix ont voté avec les démocrates, donnant une coloration bipartisane à l’impeachment, dont la numéro 3 du groupe Liz Cheney pour qui il a convoqué cette foule hargneuse et allumé la mèche de cette attaque, jamais il n’y a eu plus grande trahison par un Président des États-Unis ».
*Lâché aussi dans le privé
Le patron des républicains du Sénat, Mitch McConnell, n’a pas exclu de voter pour la condamnation de Trump lorsque le procès aura lieu. Pendant quatre ans, il était resté fidèlement aligné sur le Président.
Déjà affaibli par les démissions de conseillers et de quatre ministres en trois semaines (Justice, Transports, Éducation, Sécurité intérieure), Trump voit aussi s’assombrir son horizon privé : la Deutsche Bank, qui l’avait sauvé de la faillite dans les années 1990, a annoncé qu’elle ne financerait plus ses entreprises et l’Association des golfeurs professionnels a déprogrammé le tournoi du grand chelem prévu en 2022 sur sa propriété de Bedminster.
(Ouest-France)