Personne n’aurait imaginé pendant l’année 2011 que les personnalités issus du RCD, alors dissous, et de l’ancien régime, reviendraient sur la scène politique. Quelque temps après, elles se remettaient une à une en selle. Il est vrai que certaines d’entre elles, telles que Mohamed Ghannouchi, Mohamed Jegham, Hamed Karoui ou Kamel Morjane n’avaient jamais eu à se terrer ou se retirer, mais d’autres ont enduré une traversée du désert. Emprisonnés, comme le fut Abderrahim Zouari, puis blanchi, ou s’exilant, comme Mondher Znaidi, puis rentrant acclamé par la foule à son retour, ils présentent aujourd’hui, trois ans à peine après la Révolution, leurs candidatures à la magistrature suprême. Un retour qui fait grincer les dents et suscite la controverse.
Néanmoins, ce retour ne fut pas une surprise et pour cause, depuis un an déjà, la loi d’exclusion non votée au Parlement, les figures du RCD revenaient peu à peu et des partis dits destouriens renaissaient. Avec la mauvaise prestation des deux gouvernements Ennahdha au pouvoir, la crise socioéconomique, la situation sécuritaire précaire et l’affaiblissement des institutions de l’État, le citoyen tunisien a mis de côté sa haine envers l’ancien régime et souhaite voir à la tête de l’État des responsables ayant une expérience administrative, institutionnelle et politique et peu importe, pour de nombreux Tunisiens, quand cette expérience a été acquise.
Des analystes avancent un accord conclu entre Ennahdha et les personnalités de l’ancien régime, mais rien ne prouvant cela, ces théories restent pour le moment de l’ordre des spéculations que seul l’avenir pourra confirmer ou infirmer.
Quelles sont les motivations de ce retour en force ? Quels en sont les objectifs ? Comment ces personnalités évaluent-elles leur rapport au pouvoir ? Quels sont leurs profils ?
– Abderrahim Zouari, le politique.
– Mondher Znaidi, le technocrate
Hajer Ajroudi