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Dr Zakaria Bouguira, spécialiste en anesthésie réanimation a annoncé sur radio Sabra FM n’avoir pas réussi à rencontrer jeudi le chef de l’Etat, Kaïs Saïed au palais de Carthage où il s’était déplacé pour tenter de le convaincre de la nécessité d’instaurer une quarantaine générale de six semaines.
« On a tout fait: des pétitions signées, des appels sur facebook, une rencontre avec le ministre de la Santé…, raconte-t-il. La veille de l’Aïd, j’avais déjà porté au Palais de Carthage une pétition signée par 75 médecins invitant à installer un confinement sanitaire global d’au moins six semaines, et un programme qui permet d’éradiquer le Covid en deux mois. Ce programme doit être accompagné d’une aide de l’Etat qui a les moyens de pareille prise en charge. J’ai voulu sensibiliser le président de la République, président du Conseil de sécurité nationale, et qui avait ordonné le confinement total au mois de mars 2020. Malheureusement, je n’ai pas pu le rencontrer hier jeudi 22 juillet. Je cherchais pourtant à le convaincre du bien-fondé de la théorie que je défends. La garde présidentielle m’a bien reçu. Au bureau des relations avec les citoyens, j’ai dû attendre une heure et demie, en vain. Pourtant, le président Saïed était au courant depuis lundi dernier de ma demande de le rencontrer, que ce soit par les médias ou à travers mon compte facebook. Malheureusement, il n’a pas eu le courage de me rencontrer. On m’a répondu de façon laconique: « Laissez votre demande, et on vous répondra ». Le genre de réponse classique. En fait, je n’attends plus de réponse. La solution ne réside pas dans l’illusion de pouvoir « vivre avec le coronavirus », ni dans un PCR qui peut être faux. L’économie s’est effondrée par l’effet de la deuxième vague. Ce nouveau confinement intégral ne va pas porter plus mal notre économie. Notre pays peut-il résister à cinq ans de lutte contre le Covid, car théoriquement, il peut durer autant ? »
Commentant la journée ouverte de vaccination le premier jour de l’Aïd, Dr Bouguira ne trouve pas suffisamment les mots pour exprimer sa déception: « C’est scandaleux, ce qui s’est passé ce jour-là. L’Etat vient de recevoir une aide importante de vaccins. Il nous fallait recourir à des volontaires ou à un service d’ordre afin de sécuriser la vaccination. Par une journée très chaude, au lieu de se faire administrer une injection, les jeunes candidats se sont transmis le virus sans avoir été vaccinés. Il est clair que le citoyen tunisien veut et tient à se faire vacciner malgré les réticences des premiers jours. La faute incombe à l’Etat qui n’a pas garanti les vaccins suffisants. Mais ni Saïed, ni Mechichi ni Ghannouchi ne bougent le petit doigt. Je vais les affronter, car on assiste à présent à une guerre d’extermination des Tunisiens, avec déjà au moins 18 mille décès. A un moment ou un autre, il faut dire: « Stop ! », car ce qui se passe est tout simplement inadmissible ».
H.A.