Pour la Chine, l’heure n’est pas à l’apaisement. Elle n’est pas prête de flancher dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis. Après avoir répondu aux taux supplémentaires de droits de douane de 145% décidés par Donald Trump par une réciproque à 125%, Pékin avertit les pays qui tenteraient un rapprochement avec la superpuissance américaine, et « s’oppose fermement à ce que toute partie parvienne à un accord au détriment des intérêts de la Chine », selon les mots du porte-parole du ministère chinois du commerce, prononcés dans le cadre d’un communiqué publié ce lundi 21 avril.
« Si une telle situation se produit, la Chine ne l’acceptera jamais et prendra résolument des contre-mesures réciproques », a-t-il ajouté. Son principal argument réside dans le fait qu’il juge l’administration Trump indigne de confiance : « Chercher ses propres intérêts égoïstes temporaires au détriment des intérêts des autres […] échouera en fin de compte des deux côtés et nuira aux autres. »
Deux pays asiatiques particulièrement visés
Ce n’est pas l’avis du Japon, qui a envoyé la semaine dernière, son émissaire pour les droits de douane, Ryosei Akazawa, à la rencontre de Donald Trump. « Le fait que le président Trump soit personnellement intervenu pour négocier avec l’émissaire japonais montre qu’il accorde de l’importance au dialogue avec le Japon » a affirmé ce lundi le premier ministre du pays du soleil levant, devant son Parlement.
La Corée du Sud, de son côté, est inquiète de la santé de ses grandes entreprises Samsung et Hyundai, choisit également le compromis. En ce sens, le ministre des Finances Choi Sang-mok et le ministre du Commerce et de l’Industrie Ahn Duk-geun rencontreront jeudi le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent et le représentant pour le Commerce extérieur Jamieson Greer. « Le gouvernement poursuivra ces discussion dans le calme et avec sérieux, en vertu du principe selon lequel l’intérêt national doit primer sur tout le reste, afin de trouver des solutions mutuellement bénéfiques » a déclaré Han Duck-soo, Président de la République de Corée par intérim, lors d’une réunion du groupe de travail gouvernemental.
Nul doute que les deux Etats étaient indirectement visés par les mots du porte-parole du ministère chinois du commerce. Ce dernier a d’ailleurs une nouvelle fois dénoncé « l’unilatéralisme » des Etats-Unis. « Lorsque les forts exploitent les faibles, tous les pays deviennent des victimes », a-t-il assuré.
Pourtant, Donald Trump a affirmé jeudi avoir entamé des pourparlers avec Pékin, ce qui n’a pas été confirmé par le gouvernement chinois.