Droits de l’homme: la Tunisie « intimidée » à Genève…

Le chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme, Mehdi Ben Gharbia s’est envolé pour Genève dans le cadre de la réunion du Conseil des droits de l’homme tenue ce mardi 2 mai à Genève.
Les yeux des défenseurs des droits de l’homme seront tournés vers cette réunion au cours de laquelle les organisations de la défense des droits humains à travers le monde travaillent étroitement sur les rapports des droits humains des Etats  membres de l’Organisation des Nations unies qui recensant les 193 Etats membres.
La Tunisie présentera alors son rapport national sur la situation des droits humains, dans lequel des sujets brûlants sont évoqués à savoir la peine de mort, la torture, la violence policière, l’utilisation systématique de la loi de l’état d’urgence, les prisons trop pleines, la ségrégation raciale, les droits de la femme, et l’homosexualité…

Depuis la révolution, les gouvernements qui se sont succédé ont tenté de protéger les droits humains et de les renforcer conformément à la transition démocratique. Toutefois, ces tentatives n’ont pas empêché la poursuite des violations de droits humains et les discriminations systématiques et les restrictions aux libertés.
La Tunisie, comme à chaque réunion se trouve dans une situation d’intimidation lors de la discussion de certaines causes telles que l’homosexualité, la peine de mort et l’égalité dans l’héritage vu que ces dernières vont à l’encontre des traditions religieuses du pays.
L’état d’urgence constitue un gros point noir depuis l’attentat terroriste visant un bus de la garde présidentielle. Selon les rapports des organisations de la Défense des droits humains cet attentat a engendré des dérives : torture, assignation à résidence arbitraire, et interdiction de voyage. Les rapports ont fait savoir que 139 tunisiens assignés à résidence pour une période indéterminée, sans accusation ni papier permettant une procédure d’objection. Des dizaines de Tunisiens se sont trouvés privés de rejoindre leur travail ni leurs études, ni même de poursuivre leurs soins.
En ce qui concerne la liberté d’expression, elle est toujours menacée vu le nombre de plaintes portés à l’encontre des journalistes enquêtant sur les dossiers de corruption. Ces derniers sont généralement jugés conformément à l’article 125 du code pénal qui stipule la punition contre tout outrage ou violence à un fonctionnaire public.

Le reculement de la Tunisie en matière de liberté de presse, a poussé les organisations syndicales et professionnelles des médias à exprimer  leur inquiétude à la restriction de la liberté de presse surtout avec l’échec des autorités à garantir une atmosphère favorisant et respectant la liberté d’expression.
De son côté, le comité des Nations unies contre la torture a observé la persévérance de la torture et de la maltraitance dans les centres de détention.
Le même comité a dénoncé les tests anaux pratiqués dans les affaires judiciaires poursuivant des personnes pour homosexualité. Des tests représentant une transgression de l’intégrité physique et morale et selon lesquels les homosexuels sont reconnus coupables.

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