Du peuple élu au peuple déchu

 Aysenur Ezgi Eygi, citoyenne turco-américaine, reçoit, dans la tête, une balle israélienne lors de sa participation, le 6 septembre, à une manifestation contre la colonisation. Mais quelle que soit l’issue de ce conflit militaire et de ses péripéties meurtrières, déloger un peuple par la terreur sanguinaire pour accaparer son territoire suffit à disqualifier l’usurpateur.
Parasitaire, venu d’ailleurs, fieffé colonisateur, indu, incongru, obtus, biscornu, délétère, le soi-disant élu ne mérite pas d’être sur terre. Il n’existerait plus au cas où le boss des cerbères, sifflerait la fin de sa guerre. Le 2 septembre, à son « Conseil de sécurité », il obtient toutes les voix, sauf une, celle de l’un peu dans la lune. Ce genre de confrontation révèle un signe de la guigne. Plusieurs autres marqueurs annoncent le retour du boomerang lancé par les envahisseurs. Ainsi, le « Comité pour la protection des journalistes », « Reporters sans frontières », « Human rights watch » et la « Fédération européenne des journalistes » incriminent un régime israélien fondé sur l’occultation de l’information.
Le Chef du gouvernement sénégalais propose d’isoler Israël et déclare : « Il faut arrêter cette barbarie humaine cautionnée par certains pays occidentaux ». La Turquie arrête un trésorier du Mossad et suspend ses relations commerciales avec l’Etat-scandale. L’adhésion du pays ottoman aux Brics où la Russie et, surtout, la Chine, prédominent renforce la méfiance du Sud global eu égard au Nord impérial.
Dénoncée partout, la déchéance éthique mine la formation israélienne où elle culmine et rejaillit sur l’Amérique.
Pour sa part, Mark Smith, diplomate à Dublin, démissionne pour fustiger la vente d’armes anglaises aux assassins. De même, la nuit du 19 août, une marée humaine brandit ses pancartes pro-palestiniennes autour de la Convention démocratique où Joe Biden répond, à distance, aux clameurs des manifestants.
D’après lui, les souffrances palestiniennes doivent cesser mais « Israël a le droit de se défendre ». Les bombes américaines soutiennent ce droit fondé sur le non-droit de chasser un peuple pour occuper son territoire attaqué.
Au moment de l’invasion initiale, en l’an 1949, la phalange israélienne, terroriste, mettait en œuvre l’amplification médiatique de ses ravages, exactions sauvages, crimes et viols pour inciter les Palestiniens, terrifiés, à dégager. Ce même procédé poursuit, aujourd’hui, les sans cesse déplacés. En effet, bombarder l’école et l’hôpital transmet un message codé : nulle part vous ne serez à l’abri de nos fusées. L’énonciation réitérée sert la manière génocidaire et le projet d’évacuer les retardataires. Mais d’où provient le parti pris anti-palestinien des médias européens et américains ? Leur prise d’assaut par les présentateurs judaïques a partie liée avec la réaction historique au programme germanique.
Semblable disposition subjective hante l’Occident et source la singerie médiatique. La falsification ronge la communication. Par l’entremise de pareille mainmise, Israël se donne à voir pour une société pacifique et démocratique à l’instant même où, machiavélique, elle assassine et sème la ruine. L’Iran ne doit pas répliquer à l’assassinat d’Ismaïl Hénia et Netanyahu peut continuer à massacrer avec l’inconditionnel soutien du parrain américain. La baisse de Trump dans les sondages, seule, paraît le chagriner. D’une part, prospère le prétendu summum de la civilisation et, de l’autre, opère, impunément, la progression de l’extermination avec le souhait, chez les cerbères, de ramener Gaza, haïe, « à l’âge de pierre ». Au moment où la bêtise humaine perpétue ses destructions militaires, la nature ajoute ses mauvaises nouvelles hydriques, alimentaires et sanitaires. D’ici 2050, la fève de cacao pourrait nous snober en raison du climat surchauffé. Rien n’est jamais acquis à l’homme et surtout pas la santé. La variole du singe rappelle ses cousins germains aux humains et unit les blonds suédois aux bruns africains.
A la destruction du milieu par l’homme, celui-ci rajoute ses manières guerrières, autrement dit la destruction de l’homme par l’homme. Prédatrice depuis la préhistoire, l’humanité investit maintenant des moyens de plus en plus sophistiqués.
A l’heure où le gendarme du monde feint de pleurnicher devant les massacres perpétrés par ses bombes, l’espèce humaine creuse partout sa tombe. Obama, ovationné, proclame « yes she can ». Hélas ! Kamala ne peut pas. Elle ne saurait contrecarrer ni l’impérialisme yankee ni l’inscription des Etats-Unis au premier rang des pays responsables de la pollution. La lutte engagée contre le réchauffement climatique avance au rythme d’une tortue estropiée à l’heure où la dégradation de l’environnement file à la vitesse vertigineuse du lièvre effrayé par le coup de fusil raté.

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