Face à la raréfaction croissante de l’eau et aux effets du changement climatique, la Tunisie se tourne vers des solutions innovantes pour préserver cette ressource vitale. La construction de barrages souterrains et d’usines de dessalement s’impose comme une nécessité urgente pour garantir la sécurité hydrique du pays. C’est l’alerte lancée par Hakim Gabtni, directeur général du Centre de recherche et technologies de l’eau (Certe) de Borj Cédria, lors de l’ouverture du salon Eau Expo 2024. Il met en garde contre une diminution de la collecte des eaux de pluie de 14% à 25% d’ici 2025, due à la hausse des températures et à l’évaporation accrue.
Des barrages souterrains pour retenir l’eau
Pour lutter contre ce phénomène, la construction de barrages souterrains apparaît comme une solution salvatrice. Ces infrastructures permettront de stocker l’eau de pluie et de la soustraire à l’évaporation excessive, la rendant disponible pour une utilisation ultérieure.
« Il serait judicieux de construire des barrages souterrains dans le nord pour collecter l’eau de pluie », suggère M. Gabtni. « Cela permettrait de compenser la diminution des ressources hydriques superficielles et de garantir un approvisionnement en eau plus stable pour les populations et les activités économiques. »
Des usines de dessalement pour dessouder l’eau de mer
En parallèle, le recours aux usines de dessalement s’avère indispensable, notamment dans les régions côtières. Cette technologie permet de transformer l’eau de mer en eau douce, offrant une alternative précieuse pour répondre aux besoins croissants en eau.
Au-delà de ces solutions techniques, Hakim Gabtni insiste sur la nécessité d’une gestion rationnelle des ressources hydriques. Il appelle à une fin de la surexploitation des eaux souterraines et à une meilleure valorisation des eaux usées traitées.
« Le taux actuel d’utilisation des eaux usées ne dépasse pas 8 %, alors que les volumes traités s’élèvent à 300 millions de m3 », déplore-t-il. « Il est impératif de développer des solutions d’épuration plus performantes et d’encourager la réutilisation des eaux usées dans l’agriculture et l’industrie. »
Mobiliser les ressources pour relever le défi
Pour concrétiser ces projets, l’expert souligne, au demeurant, l’importance de mobiliser les ressources financières nécessaires. Il appelle à une implication accrue des acteurs nationaux et internationaux dans la lutte contre le stress hydrique en Tunisie.
« La prochaine Conférence des Nations Unies sur le changement climatique sera une occasion cruciale pour présenter ces différentes solutions et mobiliser les fonds nécessaires à leur mise en œuvre », conclut-il. « L’avenir de la Tunisie dépend de notre capacité à préserver cette ressource vitale qu’est l’eau. »
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