Eau : la panne sèche ?

Critique est la situation hydraulique en Tunisie, à en croire les dernières recommandations publiées par la délégation régionale de l’agriculture à Béja, pourtant l’une des régions les plus « gorgées » d’eau : « Les agriculteurs des zones publiques irriguées doivent savoir que les quantités d’eau disponibles dans les barrages de Bouhartma, Malak et Sidi Salem ne permettent pas de préparer de nouvelles plantations, encore moins de satisfaire une quelconque autre plantation en irrigué durant la période automnale », peut-on lire dans le communiqué de la délégation, publié ce vendredi 27 octobre 2017. La même délégation demande aux agriculteurs de puiser dans les nappes phréatiques afin de satisfaire leur besoin, ce qui constitue, notons-le, une mesure risquée, puisque la nappe phréatique, une fois puisée puis épuisée, nécessite une centaine d’années pour se constituer. Et encore…
La situation hydraulique refait donc inévitablement surface sur la scène médiatique. La Tunisie, particulièrement depuis ces deux dernières années, traverse une crise délicate que les experts et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques tentent tant bien que mal de résoudre. Dans une déclaration à l’agence TAP ce vendredi 27 octobre, le délégué régional de l’agriculture à Béja souligne l’ampleur de cette situation, en abordant les faibles quantités d’eau emmagasinées dans le barrage de Sidi Salem, l’un des plus importants du pays qui alimente plusieurs zones et exploitations. « Nous pouvons opter pour la réduction du délai accordé aux agriculteurs pour irriguer leurs exploitations, de deux à une journée seulement », avance le délégué régional qui justifie une telle proposition par l’absence de pluie et par le manque d’eau dans les barrages. Celui de Sidi Barrak, cite-t-il, est rempli à 50% de sa capacité : 140 millions de mètres cubes au lieu de 280.
Une rationalisation de la consommation s’impose, même si les plus gros efforts sont à faire au niveau de l’agriculture, qui est, selon des sources officielles, le plus gros consommateur d’eau en Tunisie. L’industrie arrive en second lieu, suivie de la consommation quotidienne des ménages. S’il y a des efforts donc, il sont à faire au niveau de l’agriculture. Mais nous serons, inévitablement, confrontés au dilemme classique : irriguer pour se nourrir, quitte à manquer d’eau, ou boire sans se nourrir. D’autres pistes sont, bien entendu à exploiter, notamment au niveau des stations de dessalement des eaux de mer ou de l’épuration des eux usées s’agissant de l’irrigation…

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