C’est en grandes pompes que le projet Projet Startups et PME innovantes a été lancé en Tunisie ce mardi 23 mars 2021. C’était à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Enejma Ezzahra à Sidi Bou Saïed, en présence du ministre des TIC, Mohamed Fadhel Kraeïm, de Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), de Tony Verheijen, représentant de la Banque Mondiale (BM) en Tunisie, de Peter Prügel, ambassadeur d’Allemagne en Tunisie ou encore de Samir Saïed, président du conseil d’administration de Smart Capital.
Startups et PME innovantes est la continuité du grand chantier qui a été entamé en vue de renforcer et de soutenir l’écosystème des start-ups en Tunisie. Le projet, dont les préparatifs ont démarré depuis 2015, sera déterminant pour la transformation économique de la Tunisie. « L’objectif est de faire de notre pays un carrefour de la région MENA, un pays de start-ups », a déclaré Samir Saïed, président du conseil d’administration de Smart Capital.
Jusqu’à 200 millions d’euros au profit des start-ups
Présente, également, lors de la conférence de presse, la DG de la CDC, Boutheina Ben Yaghlane, a rappelé que la Caisse a fourni un appui financier au projet Startups et PME innovantes. « Le but est de faire de la Tunisie un hub pour les entreprises et les start-ups. Ce positionnement s’appuie sur une jeunesse compétente, ainsi que sur une communauté de diaspora très active. L’Agence Française pour le Développement (AFD), la BFI et la BM y ont également contribué. Au total, 75 millions de dollars seront mobilisés sur 7 ans – 2021 – 2028 -, et ce via la coordination de la CDC », a-t-elle expliqué.
Le fonds des fonds Onava est une autre composante essentielle du Startups et PME innovantes. L’objectif est d’assurer un financement de 200 millions d’euros au profit des start-ups tunisiennes. Il est co-financé par la BM et la KFW (agence allemande du développement).
Financement des start-ups tunisiennes : des objectifs ambitieux
Autre programme qui s’inscrit dans la même optique : Fly Wheel auquel ont pris part l’Union Européenne (UE) et l’Allemagne – il y a, aussi, la GIZ et la BM -. Il prévoit, selon l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, Peter Prügel, un financement de 35 millions d’euros en fonds propres et 4 autres millions d’euros sous forme d’assistance. « L’objectif de Fly Wheel est de faciliter l’accès au financement pour les start-ups tunisiennes. Il s’agit, aussi, de créer 1000 emplois », a-t-il expliqué.
L’écosystème de start-up ne saurait se développer sans une administration moderne et ouverte à la digitalisation. C’est, en fait, ce qu’a rappelé le ministre des TIC, Mohamed Fadhel Kraïem. « La crise sanitaire a impulsé la digitalisation. Une dynamique a été initiée, notamment par les start-ups. Si l’on veut aller de l’avant dans la modernisation de l’administration, on doit absolument faire participer ces start-ups et ces entreprises innovantes. Il faut leur permettre de travailler avec l’administration, même si c’est très difficile aujourd’hui », a-t-il expliqué.
En outre, Startups et PME innovantes vise à financer 365 start-ups tunisiennes avec un financement qui pourrait atteindre, comme nous l’avons souligné, 200 millions d’euros. « Il faudra faire preuve d’une transparence absolue dans la gestion de ces fonds », a déclaré, pour sa part, le représentant de la BM en Tunisie, Tony Verheijen, qui a réitéré l’engagement de la BM vis-à-vis de la jeunesse tunisienne et des start-ups. D’un autre côté, le même projet prévoit la création de 1800 emplois directs, dont 38% pour les femmes.