Éducation : de la schizophrénie des syndicats

La grogne des enseignants, propulsée et attisée ces dernières semaines par les syndicats, ne pouvait passer inaperçue. Difficle d’oublier la manifestation du 30 novembre dernier, devant le siège du ministère de l’éducation, où nous avons eu droit à toute sorte de slogans, de bas niveau pour certains : partant du grand classique« dégage » aux insultes les moins honorobles pour leurs auteurs à l’encontre de l’institution de l’État. Des enseigannts étaient présents ce jour-là, certes, mais pas tous, contrairement à ce que l’on voulait nous faire croire. Il y avait, entre autres, des membres des Ligues de protection de la Révolution. Bref, les professionnels du grabuge.
Passons. Dans ce contexte en ébullition et dans leur énième pseudo-tentative de « sauver » le système éducatif, les syndicats représentant les enseignants du primaire et du secondaire, avec à leurs têtes les Mastouri Gammoudi et Lassaad Yacoubi, ont promis de nouvelles mobilisations pour faire chuter celui qu’ils considèrent comme à l’origine de la débacle éducative.
Le ministre est, selon eux, en train de « porter atteinte au système éducatif », n’ont eu de cesse de lancer les secrétaires généraux des deux syndicats. Une drôle d’accusation, venant d’un corps syndical qui doit, pourtant, procéder à un réel examen de sa conscience, et impérativement.
Les faits dont nous allons faire part, se sont déroulés dans un lycée de Carthage Hannibal.
Le directeur, un homme connu pour son intégrité et son sérieux selon ses collègues, a été destitué de son poste, suite à des mouvements de protestation initiés par son exe-épouse, une professeure dans une autre école, le couple étant en instance de divorce.
L’épouse en question était proche de Noura Yaacoubi, qui n’est autre que l’épouse de Lassaad Yaacoubi, secrétaire général du syndicat national de l’enseignement secondaire. Ensemble, s’appuyant sur le soutien incontestable des autres professeurs syndiqués, elles ont œuvré à salir la réputation du proviseur en question, de diaboliser son parcours et de faire circuler des rumeurs sur son manque de sérieux et son absentéisme présumé au travail.
Les raisons d’un tel acharnement ? L’épouse du proviseur refuse de se séparer de son mari, elle s’est servie de son amitié avec Noura Yaacoubi qui pouvait compter sur le soutien de son mari pour faire monter la pression sur le proviseur et le muter, en fin de compte, à l’école où elle enseigne, loin de Carthage Hannibal, histoire de le garder sous son contrôle. Et madame Yaacoubi a, bien entendu, répondu présente à cet appel.
De nombreux témoignages parmi leurs collègues ont été livrés à Réalités Online dans le cadre de cette affaire.
Un trafic d’influence, émanant de la part de ceux qui se présentent comme étant les protecteurs de l’éducation, les gardiens sacrés de l’enseignement mais qui, en réalité, représentent la honte de ce système et ses seuls destructeurs, démolisseurs. Force est de constater la triste pagaille que l’on endure, avec nos enfants pris en otage, lors de chaque rentrée scolaire, avec des menaces de grèves et de sit-in à tout-va, dans l’impunité totale. « Les syndicalistes ont tellement l’habitude de ne rien faire que lorsqu’ils font grève, ils appellent ça une journée d’action », avait déclaré le défunt humoriste français Coluche. Une citation qui s’applique parfaitement dans notre contexte actuel en Tunisie.
La menace en fait, ne vient pas de Néji Jalloul et de ses réformes jugées, à tort, de hâtives, mais plutôt des syndicats qui ont tout intérêt à effectuer un examen de conscience, et ce en toute urgence.

M.F.K

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