Alors que la date symbolique des 100 premiers jours du gouvernement approche à grands pas, le ministre de l’Education, Neji Jalloul, ne semble pas satisfaire ses engagements. Aucune des priorités de son département, présentées le 15 avril au Chef du gouvernement, n’a été réalisée. La « guerre » entre le ministère et le syndicat de l’enseignement secondaire y est certainement pour quelque chose.
La priorité absolue du ministère était la mise en place d’un programme d’intervention urgente pour la réhabilitation et l’entretien des établissements éducatifs, notamment les écoles primaires dans les zones rurales et frontalières reculées. A ce titre, 116 millions de dinars pour la réhabilitation de 634 écoles et 39 millions de dinars pour les collèges, lycées et foyers ont été alloués.
Cependant, le ministère n’a pas encore annoncé le démarrage des travaux et ces mesures, censées être urgentes, n’ont pas été entamées.
La deuxième priorité de ce département consistait en le renforcement des prestations scolaires dans les foyers, les restaurants scolaires et les établissements éducatifs ruraux situés notamment dans les régions de l’intérieur et les zones frontalières.
Ce renforcement stipulait l’achat de nouveaux équipements scolaires essentiellement au profit des écoles des zones reculées (armoires, tableaux et tables de classe) d’un coût estimé à 10 MD. Ce qui semble être réalisable durant cette période, ce sont des achats d’une valeur de 2 MD qui ont été déjà acquis !
Le ministre avait, également, annoncé le lancement de consultations pour l’acquisition du reste des équipements qui sera livré au plus tard le 30 juin et distribué sur les établissements éducatifs concernés.
Une étude pour le raccordement de 705 établissements scolaires à l’eau potable et ce en collaboration avec les autorités régionales et les services du ministère de l’Agriculture devait également être réalisée avant l’épuisement de cette date buttoir. Il n’en reste pas moins vrai que même l’étude n’a pas démarré !
Le ministre a également fait savoir que son département renouvellera tous les équipements vétustes dans les foyers (250 foyers), les restaurants scolaires (1230 écoles primaires), en vue d’améliorer les conditions de séjour et la qualité des repas des écoliers et équipera toutes les écoles primaires et les foyers, notamment ceux qui se trouvent dans les zones frontalières et les régions montagneuses (1874 établissements) de chauffages. Rien de cela ne fut fait.
Par ailleurs, le ministère de l’Education a honoré ses engagements concernant la mise en place de mécanismes de lutte contre la violence. En effet, les travaux de construction de clôtures autour de 1137 écoles ont été lancés, moyennant un coût global de 50 millions de dinars.
Quant au programme pour la prévention des maladies contagieuses, le ministère projette de lancer un programme d’urgence pour la prévention et le diagnostic rapide des maladies contagieuses et des épidémies en milieu scolaire, en collaboration avec le ministère de la Santé.
Un premier pas vers l’école numérique
Sur un autre plan, des efforts sont déployés pour connecter les établissements scolaires à l’Internet. Durant l’année scolaire 2017-2018 un programme sera mis en place pour généraliser le cartable numérique à toutes les écoles. Il s’agit d’une composante du projet visant la généralisation de l’école numérique auquel adhérent 2240 écoles.
Près de 150 écoles utilisent actuellement l’environnement numérique pour la collecte des informations à l’usage des enseignants ou des élèves.
Dans le cadre de la mise en place du programme « école numérique » dans les établissements primaires et secondaires, « Orange Tunisie » a déployé un kit numérique au sein de l’école primaire Chorfech 24 de Sidi Thabet. Cette opération, en partenariat avec le ministère de l’Education, vise à équiper les établissements scolaires d’un outil éducatif numérique et de mettre à la disposition des élèves des contenus pédagogiques afin d’enrichir et consolider leur apprentissage.
Le bras de fer entre le ministère de l’Education et le syndicat de l’enseignement secondaire, relevant de l’Union générale tunisienne de travail, qui a duré plus de trois mois, a certes plombé l’avancement des projets de Neji Jalloul. Mais le bilan du ministre de l’Education reste en deçà des attentes. Le dialogue social sur l’éducation, lancé en janvier par l’ancien ministre de l’Education, Fethi Jarray, a même été boycotté par la Centrale syndicale !