Un étrange appel à manifester a été lancé, en Egypte, pour le 11-11-2016. C’est une manifestation populaire qui aurait rassemblé des milliers de citoyens égyptiens contre les difficultés économiques que connaît l’Egypte et dont les répercussions sont visibles au niveau de la classe pauvre. Cette manifestation aurait donc été « la révolution des pauvres« , comme ont choisi de l’appeler ceux qui avaient lancé l’appel.
L’historique de cet appel, montre que certains médias internationaux en ont parlé la première fois qu’il a été lancé, en septembre dernier sur Facebook par Yasser al-Omda, un révolutionnaire connu pour son opposition au régime actuel. Sur la page qu’il avait créée, il a réussi à rassembler 100.000 participants, étant tous d’accord pour « renverser le régime corrompu et libérer le pays de ceux qui ont trahi et humilié le peuple égyptien« . Yasser avait demandé à toutes les forces politiques du pays de se joindre à la manifestation, mais depuis, ni lui ni sa page n’ont réapparu.
D’autres appels, dans le même sens et portant les mêmes slogans, ont été lancés pour participer à « la révolution des pauvres » et encore des milliers d’égyptiens ont adhéré à l’idée, tandis que d’autres, pensaient qu’il s’agissait d’un complot des services secrets pour mesurer le degré de tension.
La seule organisation ayant exprimé, officiellement jeudi, sa volonté de participer à cette « révolution des pauvres » était celle des Frères Musulmans. Le même jour de la publication de leur communiqué, la police égyptienne a saisi une grande quantité d’armes, que les Frères Musulmans allaient utiliser dans les manifestations prévues contre la dégradation de la situation économique, rapporte Reuters d’après une source sécuritaire égyptienne. D’ailleurs, tous les appels lancés pour participer à ces manifestations ont été automatiquement attribués aux islamistes, par les autorités égyptiennes.
Sur les réseaux sociaux, certains égyptiens contre les manifestations, en parlent également en disant que ce sont les islamistes qui sont derrière cet appel, tandis que d’autres, tendent vers l’idée d’un complot monté par les services secrets.
Par précaution et sans attendre que ça se soulève à nouveau, d’énormes renforts sécuritaires ont encerclé les périphériques du Caire et les zones les plus susceptibles de rassembler les gens comme les places symboliques, Rabâa et Ettahrir. Des opérations de fouille sont effectuées par la police à chaque entrée et sortie du Caire, selon l’Agence Anadolu se référant à des sources sécuritaires égyptiennes.
Selon la même source, des experts voient qu’il est peu probable qu’il y ait une nouvelle révolution, surtout que les médias font ce qu’il faut pour appeler à la stabilité et que Abdelfattah Sissi est bien entouré par la police, l’armée et la magistrature. Sissi n’a pas manqué de vigilance, prévoyant depuis octobre, l’échec de « la révolution des pauvres ». Il a appelé, à plusieurs reprises, les hautes autorités du pays, sécurité, armée et services secrets, à rester prudents.
A ce stade, nul ne peut affirmer ni infirmer l’échec de ce mouvement révolutionnaire contre Sissi. Mais vu toutes les précautions prises, « la révolution des pauvres » n’aura pas lieu.
A.T