Egypte : une démission et plusieurs questions

« Le gouvernement a décidé au vu des circonstances actuelles dans le pays de présenter sa démission au président de la République, Adli Mansour ». Voilà ce qu’indique le communiqué officiel suite à la réunion d’urgence du gouvernement égyptien le 24 février dernier. Cette annonce, font observer de fins connaisseurs de la politique égyptienne, ouvre la voie des présidentielles au maréchal Abdel Fattah al-Sissi, actuel ministre de la défense et vice-premier ministre.

En évinçant l’ancien Président islamiste, Mohammed Morsi, en juillet 2013, Al-Sissi est devenu l’homme fort du pays, qui souffle le chaud et le froid concernant son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles prévues pour la mi-avril.  Pour ce faire, il doit démissionner, quitter l’armée ou encore prendre sa retraite. Lors de l’annonce de la démission, le porte-parole du gouvernement a affirmé que cette décision avait été prise, car le pays « avait besoin de  sang neuf ». Ce changement de cap devrait donc permettre au nouveau gouvernement de donner de l’espoir aux Égyptiens, alors que l’équipe sortante additionne les casseroles sur le plan social et sécuritaire.

Al-Sissi a prêté serment avec le nouveau gouvernement samedi dernier. Une nouvelle équipe pour une nouvelle image, quoique certains en doutent. En effet, à la tête de ce nouveau gouvernement, on retrouve  Ibrahim Mahlab, ancien membre du parti de Moubarak destitué suite aux révoltes de 2011. Objectif principal, mener le pays dans les meilleures conditions possibles jusqu’aux élections pour lesquelles Al-Sissi maintient toujours un certain suspens. Pour le moment, le seul candidat déclaré est Hamdeen Sabbahi, militant et leader de la gauche égyptienne. Cet opposant politique dit craindre un retour au pouvoir autoritaire, celui de l’ère Moubarak.

 

M.P.

 

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