L’aciérie nationale qui constitue un pôle industriel à Menzel Bourguiba depuis 40 ans avait connu des jours meilleurs autrefois, alors qu’elle est presque en cessation de paiement en ce moment.
En effet, jusqu’ici, elle avait fabriqué tous les pylônes de la STEG en acier galvanisé à chaud qui servent au transport de l’énergie électrique haute, moyenne et basse tensions outre l’acier rond à béton ainsi que plusieurs autres articles en acier ou en fonte. Elle a donc fait ses preuves en matière de qualité de produits.
Il faut savoir qu’El Fouladh souffre de la concurrence déloyale de l’acier à béton importé en contrebande d’Algérie avec des normes non conformes à la réglementation tunisienne ainsi que celle des aciéries privées qui n’ont pas les mêmes charges. En effet, El Fouladh a dû intégrer 250 ouvriers de la sous-traitance au point de compter 1250 cadres et ouvriers à ce jour. C’est un miracle qu’El Fouladh puisse assurer jusqu’ici la production et les salaires, bien qu’elle ait perdu le fameux marché des pylônes de la STEG.
En effet, El Fouladh est déjà surendettée et a besoin de rénover totalement son outil de production mais pour cela, elle a besoin d’un partenaire stratégique qui apporte non seulement une contribution sensible au capital mais aussi un savoir-faire technologique et des perspectives à l’export.
Mais celui-ci n’a été ni recherché ni trouvé alors que l’usine d’El Fouladh pourrait porter la production de 150.000 tonnes par an à 700.000 tonnes avec un potentiel d’exportation vers l’Afrique.
Pour le moment, El Fouladh a besoin de bénéficier de la ligne de crédit accordée par la BID soit 20 millions de dollars (34 MD) destinés à acheter les matières premières, car l’usine est en panne faute d’avoir honoré les engagements précédents vis-à-vis des fournisseurs. Mais cette convention de crédit déposée depuis des mois pour approbation par l’ARP est en souffrance, elle est donc non opérationnelle.
Ridha Lahmar